Ouch..! Il ne fait pas bon être chômeur en Allemagne…

Publié: 23 avril 2013 par Page de suie dans Articles
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On nous bassine depuis le début de la « crise » avec le modèle allemand

Il ne se passe pas un jour sans que, quasi religieusement les économistes autoproclamés – qui ont basés leurs prévisions austéritaires sur une erreur – ne nous le prêchent… leur paradis du libéralisme et des travailleurs! Alors que le taux de chômage et le nombre de chômeurs ne font qu’augmenter dans la Zone Euro, l’Allemagne tire plutôt bien son épingle du jeu avec, en février de cette année, un taux de chômage de 5,4%. Et ce taux ne fait que diminuer depuis des années – fin 2011, il était à presque 7% pour diminuer encore et afficher insolemment 5,4% en 2013.

Alors extrêmement bas le chômage allemand? Est-ce cela le «miracle économique allemand»? Oui mais… a-t-on envie de dire. Que se cache-t-il derrière ces chiffres: une économie à nouveau florissante, un exemple à suivre… ou un système social quelque peu défavorable aux sans-emplois?

Le modèle allemand

Bundesagentur für Arbeit…

Pour comprendre, il faut remonter quelques années en arrière, au début des années 2000. Le gouvernement allemand a voulu s’attaquer au «chômage volontaire» et donc mettre en place un système qui «oblige» le chômeur à chercher, mais surtout à trouver, du travail, sous peine de se voir refuser le versement des allocations de chômage.

Une série de réformes, pour le moins «musclées», ont été prises par le Chancelier socialiste Schröder, secondé dans cette tâche par Peter Hartz, qui n’est autre que le directeur des ressources humaines de Volkswagen. De 2003 à 2005, les « lois Hartz » ont fait leur entrée en Allemagne.

Ce qui a changé…

Tout d’abord la durée pendant laquelle le chômeur peut percevoir l’«Arbeitslosengeld I», c’est-à-dire l’indemnité de chômage – rabotée : de 32 mois, elle est passée à 12 mois.
Après ces 12 mois, le chômeur est considéré comme un chômeur de longue durée et percevra l’«Arbeitslosengeld II», une sorte de revenu minimum d’insertion… ou de survie, qui tourne lui aux alentours des 360-370 €. Bien évidemment, impossible pour le chercheur d’emploi de ne pas se rendre à un rendez-vous de travail fixé par l’Onem allemand (Bundesagentur für Arbeit) ou refuser un emploi qui lui serait proposé – et ce, n’importe où dans le pays, et il est grand… – , car les sanctions tombent alors! Un rendez-vous manqué, un retard? Avec les centres pour l’emploi, c’est 10% d’indemnités en moins. En cas de récidive, c’est 60% de pénalité, voire carrément le retrait total du minimum de survie. Plutôt dissuasif…

Mini-jobs et 1 euro-jobs

Peter Hartz, «Doktor Hartz» ainsi appelé par toute l’Allemagne, a également instauré dans cette réforme deux nouveautés : les mini-jobs et les 1 euro-jobs.

Un mini-job est un travail payés 400-450 euros par mois, sans cotisation et donc sans assurance (du travail au noir étatisé?). Du coup, bon nombre d’employeurs ont massivement recours à ce type de contrat, qui leur permet de payer moins de charges sociales que pour un contrat d’emploi traditionnel. Selon les statistiques, plus de 7 millions d’Allemands auraient un mini-job ; un tiers d’entre eux le couplerait même avec un travail à temps plein afin de joindre les deux bouts. Ces contrats sont également accusés d’alimenter une « bombe à retardement » en condamnant les salariés, employés trop longtemps sous ce dispositif, à des retraites dérisoires et donc à la précarité une fois l’heure de la retraite sonnée.
Enfin, si dans un premier temps les Mini-jobs ont été créés pour permettre au chômeur de remettre un pied à l’étrier du marché de l’emploi, force est de constater que ceux-ci ne constituent que rarement un tremplin vers un contrat « classique » et que les travailleurs s’y embourbent quelque peu – c’est un euphémisme…

Les 1 euro-jobs sont tout aussi redoutés sinon plus… car là aussi, il est indispensable d’accepter le travail proposé si on ne veut pas perdre son droit aux allocations de chômage. Un 1 euro-job, c’est un « travail », payé 1 euro de l’heure – parfois deux à l’heure actuelle, grand seigneur, hein – , dans le secteur public ou dans le caritatif.

Il est à noter que si les chiffres du chômage allemand ont effectivement fortement baissé suite aux réformes Hartz, ces fameux chiffres ne reprennent que les chômeurs touchant l’ «Arbeitslosengeld I» et ne tiennent pas compte des mini-jobber ou des 1 euro-jobbers qui ne sont plus considéré comme «chômeurs», ben tiens, facile alors d’atteindre des taux de chômage records.

Jusqu’il y a peu, les Allemands disaient «Arbeiten» pour définir le fait de travailler, maintenant ils ont un nouveau verbe : «Hartzen», qui désigne lui le fait de vivre modestement, de survivre, de divers petits boulots ou bien d’allocations…

D’ici à ce qu’on renomme les chômeurs en « Arbeitsscheu »… Non, décidément il peuvent se le garder leur foutu modèle allemand!

Source: Trends.be - Virginie Moriaux - avril 2013
commentaires
  1. Sam T dit :

    Ben tiens!!! J’ archive et je buzze, Merci pour l’ info
    Sam T

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  2. Si ça c’est pas du fascisme!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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  3. Anonyme dit :

    Quelques coquilles :
    Arbeitsolsengeld : Arbeitslosengeld
    Il est gand : il est grand

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  4. Anonyme dit :

    A être dirigés par une Angela dépressive faut pas trop s’étonner qu’on arrive à ce genre de situation inadmissible…

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