Articles Tagués ‘Révoltes’

ZAD, Ils végètent, on s’enracine !

Publié: 30 novembre 2014 par Page de suie dans Articles
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Nouvelles fraîches de la ZAD

Chantier collectif de plantation et semis d’arbres en pépinière.

Rendez-vous le dimanche 14 décembre de 10 à 18 heures au carrefour du moulin de Rohanne

Pendant que les décideurs s’embrouillent dans un méli-mélo juridique, que la préfecture cherche encore un moyen de nous dégager, que les médias tentent de nous diaboliser… nous on continue d’occuper ! 🙂

Avec ou sans projet d’aéroport, nous habitons ici et sommes déterminé-e-s à y rester. C’est pourquoi nous avons défriché un terrain pour y planter une cinquantaine d’arbres fruitiers.

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Comme lors de l’ouverture de la ferme maraîchère du Sabot en 2010 ou d’autres dynamiques  « Sème ta Zad », nous invitons petit-e-s et grand-e-s à participer avec nous à l’occupation de cette parcelle en :

  • Plantant et paillant les arbres
  • Semant des graines et noyaux
  • Installant une clôture autour de la pépinière, etc…
    .

Parce que les savoirs et savoir-faire sont trop peu partagés nous avons imaginé cette journée comme un moment convivial et propice à l’échange. Nous mêmes ne sommes pas des spécialistes et désirons retransmettre autant qu’apprendre.

Comment venir ?

Le carrefour du moulin de rohanne est un carrefour à 4 « branches » qui se situe sur la D81 entre Vigneux de bretagne et le carrefour des Ardillères (carrefour qui sépare les directions Fay de bretagne et Notre dame des landes, voici un lien vers la carte détaillé de la ZAD). C’est aussi l’emplacement de la cabane du « non-marché » et le lieu de ramassage des poubelles pour la ZAD (repères visuels). Des panneaux y indiqueront la direction pour aller à pied au champ où auront lieu les plantations, à deux pas du carrefour.

Nous avons un plan de verger précis, nous n’aurons pas forcément de place pour planter des arbres que vous voudriez offrir. Par contre si vous avez gardé des pépins ou noyaux de fruitiers ou d’arbres des haies locales et que vous souhaitez les planter ici avec nous, c’est bienvenue !

Pour celles et ceux qui veulent :

  • Il y a encore du boulot de défrichage (ronces et prunelliers), amenez des outils adaptés si vous êtes motivé-e-s !
  • Vous pouvez vous débarrasser de vos cendres de bois en nous les amenant, ce sera un très bon engrais pour les arbres !

Venez avec des bottes et si vous voulez, un truc à grignoter à partager.
On se charge du repas de midi !

Pour toutes questions/remarques :
racinespourlouest@riseup.net

dimanche 14 décembre de 10 à 18 heures au carrefour du moulin de Rohanne

Le lien vers « Sème ta ZAD » d’avril 2013

Ces images que nos merdias ne diffusent jamais… serait-ce pour éviter de donner des idées à certain(e)s?

Auraient-ils peur que le citoyen lambda ne se rende compte que toutes ces protections « robocop » ne sont pas efficaces contre la fureur populaire..?

MolotovToujours est-il que le 22 mars deux millions d’espagnols en colère se sont rassemblés à Madrid dans l’indifférence de nos médias, AFP, Belga, NADA! Pas une ligne, pas une image, on en avait que pour Poutine, les fachos de Svoboda en Ukraine, le premier tour des municipales et le crash de la Malaysia Airlines…

Pourtant, ce soir-là à Madrid… la peur a changé de camp! Les flics anti-émeute qui étaient mobilisés en masse (1700…), ont vu la dynamique de l’affrontement tourner à leur net désavantage. Et malgré tout leur attirail offensif… c’est eux qui reculaient, qui subissaient. Oh, bien sur il y eu quelques irréductibles « paciflics » pour essayer de calmer le jeu, mais ce qu’on constate, c’est que la colère et la haine contre les politiques liberticides et austéritaires du PP et de ces comparses européens s’est librement et joyeusement exprimée, et de la seule façon compréhensible par ces assassins, dans la violence!

 A bon entendeur…  😉

La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne

L’info intoxiquée: l’exemple de l’Espagne

des images que les médias français ne vous montreront pas

5 avril 2014 15 h 51 min

C’était le 22 mars dernier à Madrid, à l’issue de la marche de la dignité contre l’austérité et aucun média français n’en a parlé

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C’est un contact de la FAF qui m’a donné l’idée de rajouter cette rubrique. Ça fait longtemps que je le voyais publier chaque jour un ou deux passages d’auteurs libertaires ou anti-autoritaires, et j’y découvrais souvent des choses intéressantes et inédites… Je me suis dit qu’il faudrait partager avec un max de camarades. Consultez-le régulièrement, il sera mis à jour au fil des lectures et « trouvailles » sur le net.

Mon drapeau noir sur le palais de justice

« Ceux qui veulent défendre la liberté tout en condamnant l’action directe sont comme ceux qui veulent avoir de bonnes récoltes sans labourer. Ils veulent la pluie sans les orages ni les éclairs. Ils veulent l’océan sans le rugissement de ses eaux. Le pouvoir ne concède rien sans y être acculé. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais. »  Frédérick Douglas

« En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d’avance que nous renonçons à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux ; que nous ne tolérons plus l’inégalité qui permettrait à quelques-uns d’entre nous d’exercer leur force, ou leur ruse ou leur habileté, d’une façon qui nous déplairait à nous-mêmes. Mais l’égalité en tout, synonyme d’équité, c’est l’anarchie même. »  Piotr Kropotkine – La morale anarchiste – Page 44

« Ne confiez pas vos destinées à ceux qui ne sont pas des vôtres. Ne vous imposez pas de nouveaux maîtres ; ils finiront par vous dominer et vous trahir. Je suis persuadé qu’en ce qui concerne vos luttes et votre émancipation, personne, en dehors de vous-mêmes, ne pourra jamais aboutir à un vrai résultat. Pour vous, au-dessus de vous, à la place de vous-mêmes, personne ne fera jamais rien. »  Extrait d un discours de Voline

« Les riches ont intérêt à ce que triomphe le principe de la propriété individuelle ; les pauvres ont intérêt à ce que triomphe le principe de la propriété collective. On ne peut imaginer la fusion de ces deux intérêts ; une alliance entre eux serait pareille à une alliance entre le loup et l’agneau. Le triomphe d’un de ces intérêts signifie la mort de l’autre. »  Ricardo Flores Magon

« Les bourgeois, qui vous donnent par dérision tous les droits politiques, toutes les apparences de la liberté, pour en conserver la réalité exclusivement pour eux-mêmes. »  Michel Bakounine

« Que tout soit à tous, en réalité comme en principe, et qu’enfin dans l’histoire il se produise une révolution qui songe aux besoins du peuple avant de lui faire la leçon sur ses devoirs. »  kropotkine

« La justice, concept trop relatif qui a toujours servi de prétexte à toutes les oppressions et à toutes les injustices… »  Malatesta

« On opprime les hommes de deux façons : soit directement, par la force brutale, par la violence physique ; soit indirectement, en leur enlevant les moyens de subsistance et en les réduisant ainsi à discrétion. La première façon est à l’origine du pouvoir, c’est-à-dire du privilège politique ; et la seconde à l’origine de la propriété, c’est-à-dire du privilège économique. »  Malatesta

« Que chacun d’entre vous soit son propre chef pour que nul n’ait besoin de vous pousser à continuer la lutte. Ne nommez pas de dirigeants, prenez simplement possession de la terre et de tout ce qui existe, produisez sans maîtres ni autorité. Jamais aucun chef ne pourra voir d’un bon œil la volonté des pauvres d’instaurer un système social basé sur l’égalité économique, politique et sociale. Un tel système ne garantit pas aux chefs la vie facile, pleine d’honneur et de gloire, qu’ils souhaitent mener aux dépends des sacrifices des humbles. »  Ricardo Flores Magon

« Vous n’allez tout de même pas croire, camarades, que nous, les cochons, agissons par égoïsme, que nous nous attribuons des privilèges. […] Nous sommes, nous autres, des travailleurs intellectuels. La direction et l’organisation de cette ferme reposent entièrement sur nous. de jour et de nuit nous veillons à votre bien. Et c’est pour votre bien que nous buvons ce lait et mangeons ces pommes.  » […] « Tous les animaux sont égaux, mais il y a des animaux plus égaux que d’autres. »  GEORGES ORWELL, extrait de la ferme aux animaux

« Pour organiser la Révolution, il faut, avant tout, s’emparer de l’économie et l’organiser. Par ce moyen, le Pouvoir et l’État seront éliminés. S’emparer de l’économie, cela signifie: prendre possession ; prendre en mains la production, les échanges, les communications, etc. Cela signifie, avoir à sa disposition tous les moyens et instruments de travail et d’échanges »  Voline

« Ouvrons les yeux, frères de chaînes et d’exploitation ; ouvrons les yeux à la lumière de la raison. La patrie est à ceux qui la possèdent, et les pauvres ne possèdent rien. La patrie est la mère affectueuse du riche et la marâtre du pauvre. La patrie est le policier armé d’un bâton, qui nous jette à coups de pied au fond d’un cachot, ou nous met la corde au cou lorsque nous ne voulons pas obéir aux lois écrites par les riches au bénéfice d’eux-mêmes. La patrie ce n’est pas notre mère : c’est notre bourreau! »  R.Flores Magon

« Il n’y a que deux routes, la Liberté, ou la victoire des fascistes, qui veut dire la Tyrannie. Les combattants des deux côtés savent ce qui est en réserve pour le perdant. » DURRUTI

« N’abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! Au lieu de confier vos intérêts à d’autres, défendez-les vous-mêmes . Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejeter sur les autres la responsabilité de sa conduite, c’est manquer de vaillance. »  Élisée Reclus.

« La société existante n’est que l’organisation du pillage et de l’exploitation — la liberté ne viendra qu’avec l’expropriation des pillards. »  Makhaiski

« Ne vous trompez pas, : le pouvoir n’est jamais une  » boule de sable  » qui, à force d’être roulée, se désagrège ; c’est toujours une  » boule de neige  » qui, roulée, ne fait qu’augmenter de volume. Une fois au pouvoir, vous ferez comme les autres. »  Voline

« Quiconque connaît un bout d’histoire et possède un cerveau tant soit peu ordonné, sait parfaitement d’avance qu’une propagande théorique de la Révolution se traduit nécessairement par des actes, bien avant que les théoriciens aient décidé que le moment d’agir est venu ; néanmoins, les sages théoriciens se fâchent contre les fous, les excommunient, les vouent à l’anathème. Mais les fous trouvent des sympathies, la masse du peuple applaudit en secret à leur audace et ils trouvent des imitateurs. A mesure que les premiers d’entre eux vont peupler les geôles et les bagnes, d’autres viennent continuer leur œuvre ; les actes de protestation illégale, de révolte et de vengeance se multiplient.
L’indifférence est désormais impossible. Ceux qui, au début, ne se demandaient même pas ce que veulent les «fous» sont forcés de s’en occuper, de discuter leurs idées, de prendre parti pour ou contre. Par les faits qui s’imposent à l’attention générale, l’idée nouvelle s’infiltre dans les cerveaux et conquiert des prosélytes. Tel acte fait en quelques jours plus de propagande que des milliers de brochures. » 
Kropotkine – L’esprit de révolte

« Les peuples qui cherchent un homme pour les libérer de leur misère et de la tyrannie méritent leur échec. Je ne crois pas en un homme qui nous offrirait la liberté, mais dans les hommes qui sauront la prendre à leur compte. «L’émancipation des opprimés doit être l’oeuvre des opprimés eux-mêmes». »  Ricardo Flores Magon

« Les fous ce sont ceux qui essayent de faire vivre le système de propriété privée, qui est celui qui produit l’inégalité sociale… Quiconque fait miroiter l’émancipation par la voie légale est un escroc, car la loi interdit d’arracher des mains des nantis la richesse qu’ils nous ont volée. Leur expropriation au bénéfice de tous est la condition essentielle à l’émancipation de l’humanité. »  Ricardo Flores Magon

« L’humanité s’est laissée assez longtemps, trop longtemps, gouverner, et que la source de ses malheurs ne réside pas dans telle ou telle autre forme de gouvernement mais dans le principe et dans le fait même du gouvernement, quel qu’il soit. »  Bakounine

« …ne pas s’occuper d’organiser un « pouvoir prolétarien », sous la baguette quelconque d’un parti, mais uniquement d’organiser la satisfaction des besoins de tous et de défendre la révolution contre toutes sortes de pouvoir d’Etat. […] Le pouvoir des socialistes ou communistes étatistes est tout aussi nocif que celui de la bourgeoisie. Il arrive même qu’il le soit encore davantage, lorsqu’il fait ses expériences avec le sang et la vie des hommes. »  Nestor Makhno

« Dès mon plus jeune âge, la première chose que j’ai perçue autour de moi, c’est la souffrance, non seulement celle de notre famille, mais aussi celle de mes voisins. Par intuition, j’étais déjà un rebelle. Je crois que mon destin s’est décidé alors. »  Buenaventura Durruti.

« Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un seul pas. »  Bakounine

« Un gouvernement ! c’est tout ce que demandent les capitalistes du monde entier, parce qu’ils savent très bien que le gouvernement c’est la tyrannie ; parce qu’ils — les capitalistes —sont les vrais gouvernants ; car les gouvernants, qu’ils soient présidents ou rois, ne sont rien d’autre que les chiens de garde du Capital »  Ricardo F.Magon

« Cette révolution a été guidée selon certains principes très nets et très précis, qui impliquaient l’expropriation générale des détenteurs de la richesse sociale, la prise en main des structures organisationnelles de la production et de la distribution, l’administration directe des services publics, l’établissement de la justice économique par l’application du principe communiste anarchiste » Gaston Leval, dans « ESPAGNE LIBERTAIRE »

« La raison fondamentale des succès fascistes et de l’impuissance des forces émancipatrices est, à mon avis, l’idée néfaste de la dictature. L’idée de la dictature, de l’élite dirigeante, quelle qu’elle soit, crée rapidement des couches privilégiées. Elle soumet les masses à sa volonté. Elle les opprime, les exploite, et, au fond, devient fatalement fasciste. […] Or, tout au contraire: les masses arriveront à se débarrasser de toute exploitation seulement lorsqu’elles auront trouver le moyen de se débarrasser de toute tutelle, d’agir par elles-mêmes, de leur propre initiative, pour leurs propres intérêts, à l’aide et au sein de leurs propres et véritables organismes de classe : syndicats, coopératives, etc., fédérés entre eux. »  Voline

« L’existence de Dieu implique l’abdication de la raison et de la justice humaine, elle est la négation de l’humaine liberté et aboutit nécessairement à un esclavage non seulement théorique mais pratique. » […] « Considérez le chien apprivoisé, implorant une caresse, un regard de son maître : n’est-ce pas l’image de l’homme à genoux devant son Dieu? »  Bakounine

« L’oppression d’un peuple ou même d’un simple individu est l’oppression de tous et l’on ne peut violer la liberté d’un seul sans violer la liberté de chacun. »  Bakounine

« Mais il est cependant des timorés qui croient honnêtement à l’évolution des idées et qui néanmoins, par un sentiment de peur instinctive, veulent éviter toute révolution. Ils l’évoquent et la conjurent en même temps: ils critiquent la société présente et rêvent de la société future avec une vague espérance qu’elle apparaîtra soudain, par une sorte de miracle, sans que le craquement de la rupture se produise entre le monde passé et et le monde futur. Êtres incomplets, ils n’ont que le désir, sans avoir la pensée ; ils imaginent, mais ils ne savent point vouloir. Appartenant aux deux mondes à la fois, ils sont fatalement condamnés à les trahir l’un et l’autre… »  Elisée Reclus

« Les gouvernements sont les gardiens des intérêts des riches . Je suis un révolutionnaire et le resterai jusqu’à mon dernier soupir. Je veux être toujours aux côtés de mes frères, les pauvres et non du côté des riches ni des politiciens, qui sont les exploitants des pauvres. Si le peuple avait un jour la très mauvaise idée de me demander d’être son gouverneur, je lui dirai: «Je ne suis pas né pour être bourreau. Cherchez-en un autre !» «  Ricardo Flores Magon

« On y constate l’absence de toute liberté. On y constate des persécutions arbitraires et impitoyables. Ainsi, je conçois le fascisme d’une façon vaste. Pour moi, tout courant d’idée qui admet la dictature — franche ou estompée, «droite» ou «gauche» — est au fond, objectivement et essentiellement, fasciste. »  Voline

« Dans chaque œuf, il y a un germe : selon sa nature, il ne demande qu’à éclore ; mais il ne le fera que s’il est couvé convenablement. »  Francisco Ferrer

« Plus l’homme prend conscience, par la réflexion, de sa situation servile, plus il s’en indigne, plus l’esprit anarchiste de liberté, de volonté et d’action s’incruste en lui. Cela concerne chaque individu, homme ou femme, même s’ils n ont jamais entendu parler du mot « anarchisme ». »  Nestor Makhno

« Je suis un partisan convaincu de l’égalité économique et sociale, parce que je sais que en dehors de cette égalité la liberté, la justice, la dignité humaine, la moralité et le bien être des individus […] ne seront jamais qu’autant de mensonges. »  Bakounine

« Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs. »  Voline

« Puisque de toute façon il faudra en venir à la révolution, ne te semble-t-il pas qu’il faut dès maintenant s’y préparer moralement et matériellement, au lieu de donner des illusions aux masses et de les affaiblir par l’espoir d’une émancipation sans luttes? »  Malatesta

« La nature de tout pouvoir d’Etat est partout identique : anéantir la liberté de l’individu, le transformer spirituellement en laquais, puis de s’en servir pour les besognes les plus sales. Il n’y a pas de pouvoir inoffensif. » « Frère opprimé, chasse en toi le pouvoir et ne permet pas qu’il s’instaure ni sur toi ni sur ton frère, proche ou lointain! »  Nestor Makhno

« Dans cette école, il ne faudra glorifier ni Dieu, ni patrie, ni rien. Notre enseignement n’accepte ni les dogmes, ni les usages… Nous ne répandons que des solutions qui ont été démontrées par des faits. des théories ratifiées par la raison, et les vérités confirmées par des preuves certaines. »  Francisco Ferrer

« Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi. C’est nous qui avons construit les palais et les villes d’Espagne, d’Amérique et de partout. Nous, les travailleurs, nous pouvons bâtir des villes pour les remplacer. Et nous les construirons bien mieux ; aussi nous n’avons pas peur des ruines. Nous allons recevoir le monde en héritage. La bourgeoisie peut bien faire sauter et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’Histoire. Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. » Durruti

« L’anarchisme ne s’enseigne pas, et il ne s’apprend pas non plus dans les livres – même si ceux-ci peuvent aider -, il se propage par contagion, et quand cette contagion nous atteint c’est, en général, pour toujours. » Christian Ferrer

« Dans un édifice reposant sur des fondements mauvais, il ne suffit pas de réparer le sommet pour tout améliorer, il faut s’attaquer à la base elle-même. […] Une fois la société divisée en deux classes, l’exploitation de l’homme par l’homme devint une loi sociale, et toutes les institutions que l’on établit en vue de protéger l’ordre social aboutirent à consolider un état de choses qui, faux par sa base, n’était que le résultat d’une grande inégalité. »  Adhémar SCHWITZGUÉBEL

Je vous l’avais annoncé en juin, voici le film de Yannis Youlountas.

Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » (prononcer « Na mi zisoumé san douli » en grec). Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur sur les mélodies de ce film. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.

« La gratuité est l’arme absolue
contre la dictature du profit »

Cliquez sur l’affiche ci-dessous pour le visionner en HD…

CLIQUEZ POUR LANCER LE FILM EN HD

Place taksim… Quid today?

Publié: 17 juin 2013 par Page de suie dans Articles
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Que se passe-t-il sur place aujourd’hui, après quinze jours de conflit ouvert entre la rue et Erdogan..?

.

      Je vous en propose deux visions récentes, l’une de Defne Gursoy, l’autre de Beyithan Yurtseven…       infos sur les « Toma chimiques » en fin d’article

———

Tout a basculé à Taksim hier soir

Publié le 16 juin 2013 par Defne Gursoy
Hier soir la guerre a été déclenchée par la police, je suis un témoin direct puisque j’étais sur place…

La violence démesurée de la police a fait des centaines de blessés, le parc a été évacué de force avec gaz, jet d’eau contenant des produits chimiques causant des brûlures sur la peau, les balles en plastiques ont blessés des dizaines de personnes, dont une femme enceinte. Par ailleurs, des grenades cataplexiantes (« Flashbang », « Incapacitantes » ou à ‘Saturation Sensorielle ») ont semé la terreur dans tous le quartier.

L’intervention a eu lieu alors qu’il n’y avait aucune manifestation, aucun rassemblement ni dans le parc Gezi, ni sur la place. C’était un samedi ordinaire et les habitants étaient venu avec leurs enfants pour prendre l’air dans ce parc. Cette intervention a été faite hier à partir de 19h40 alors que la Plateforme de Taksim avait annoncé à 11h00 le retrait pacifique des occupants du parc dès lundi…

Les affrontements ont duré jusqu’au petit matin, j’étais coincée entre les barricades et la police. Je me suis réfugiée dans un passage commerçant, la police a même lancé le gaz à l’intérieur de tous ces passages où les gens s’étaient réfugiés. J’ai été gazée, et j’ai vu des gens tomber comme des mouches sur la rue Istiklal. (notons qu’il n’y a pas que notre salaud de Vandersmissen national qui fait gazer les hôtels..!)

Des milliers ont afflué de tous les quartiers d’Istanbul pour venir en soutien à Gezi Park et les manifestants. La municipalité a annulé tous les transports en commun dès 11h00 pour empêcher cela mais les gens sont passé de la rive asiatique en marchant sur les ponts du Bosphore. La police a gazé ces gens à pied sur le pont même, sans leur laisser une issue de sortie, sauf peut-être de se jeter par le pont.

Les hôtels qui ont accueilli les gens blessés ont été gazés de l’intérieur. Les touristes ont accueilli les blessés dans leur chambre d’hôtel mais ont subi également les violences car les lobby et réceptions, transformés en centre de soins médicaux, de ces hôtels ont été attaqués par la police. Ceci est un crime contre l’humanité, du jamais vu même dans les pays avec des régimes les plus répressifs.

Toute cette violence n’a pas arrêter le peuple qui s’est regroupé dans chaque quartier. Nous ne connaissons pas exactement le nombre de blessés, mais nous savons qu’il y a plusieurs blessés dans un état grave, nous en sauront plus dans quelques heures. Des centaines de gens blessés n’ont pas pu recevoir de soins médicaux car les forces de l’ordre ont interdit l’accès des ambulances à Taksim.

Aujourd’hui, Erdogan tient un meeting à Istanbul avec ses supporters, qu’il n’hésitera sans doute pas à lâcher contre les résistants.

Les habitants des 70 villes du pays sont dans la rue aujourd’hui pour protester. Des dizaines de milliers sont en train de marcher vers la place Taksim. La violence du pouvoir actuel contre ses citoyens doit être arrêter au plus vite. Je vous demande de divulguer le message partout où vous pouvez. C’est vraiment très grave et cela va sans doute continuer. La désinformation du pouvoir ne doit pas être relayée par les médias européens mais la vérité doit être entendue partout dans le monde. Merci à tous de faire en sorte que l’information circule le plus vite et largement possible.

Ce dimanche 16 juin, nous nous attendons malheureusement à la suite des violences.

Defne Gursoy, Istanbul, 16 juin 2013, 11h00 (heure locale)

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Une nuit épouvantable à Istanbul…

Publié le 16 juin 2013 par Beyithan Yurtseven

J’avais commencé à écrire cet article hier matin (le 15 juin) alors que tout était encore calme et que le collectif Solidarité Taksim avait décidé de continuer d’occuper  le camp vu que leurs demandes n’avaient pas été satisfaites par le gouvernement. Mais cette résistance continuerait symboliquement dans le parc Gezi pour y suivre de près les décisions du gouvernement. Pourtant dans la journée, après que le Premier ministre turc Tayyip Erdogan ait prononcé un discours haineux lors d’un meeting de l’AKP près d’Ankara, devant plusieurs dizaines de milliers de ses partisans, le climat s’est brutalement réchauffé Istanbul.

Le chef du gouvernement a ordonné à la police de disperser les manifestants alors que la majorité d’entre eux étaient prêts à passer leur dernière nuit dans le parc Gezi. La police a pénétré dans le parc et l’a vidé de tous ses occupants par des tirs de grenades lacrymogènes. De nombreuses tentes ont été détruites lors de cette intervention barbare.

istanbul taksim violences policières turquie 15 juin

Il faut bien noter que les manifestants n’étaient pas seuls dans ce parc, des centaines des familles y passaient aussi leur soirée. En fin de compte, plusieurs manifestants et des « non-manifestants » y auront été arrêtés.

Il est fort probable que l’on nous présentera bien vite  une longue liste touchant à  des « matériaux suspects » trouvés dans les tentes, comme des cocktails Molotov, des armes, des documents illégaux, le tout relayé à grands renforts de moulinets par les mass-médias (à la solde d’Erdogan). La police n’ayant pas laissé entrer les journalistes dans le parc (de crainte de les blesser?) pendant que les tentes ont été fouillées et enlevées, on peut se demander d’où et à partir de quels éléments constaté ils pourront gloser sur « le matos en relation avec une intention terroriste » dont se seraient « emparés » les flics sinon sous la dictée détaillée de la police elle-même.

Il faut se préparer à assister à une grande messe de désinformation consensuelle contre les occupants du parc Gezi pour manipuler les gens, surtout les « hésitants » venus gonfler les rangs pro-Erdogan peu concernés (au sens indifférents)  par l’affaire dans son ensemble.

istanbul taksim violences policières 15 juin

L’intervention est survenue alors que personne ne s’y attendait. En effet, la police a évacué les occupants alors que ces derniers avaient trouvé un compromis avec Erdogan et que ce dernier leur avait donné un ultimatum au dimanche 16 juin au soir. Les occupants et la plate-forme ont cru les mensonges d’Erdogan. L’intervention du parc Gazi a d’autant plus choqué les opposants qu’ils s’étaient retranchés dans un certain attentisme  après deux semaines de confrontations.

Des centaines de milliers personnes ont essayé de rejoindre la place Taksim, mais tous les accès avaient déjà été bloqués. Le gouvernement turc a visiblement trompé les manifestants. Partout à Istanbul, les opposants se sont à nouveau réunis, tout comme à Izmir et à Ankara.

Pour comprendre, le collectif Solidarité Taksim avaient appelé les opposants à venir sur la Place Taksim à midi (16 juin) après avoir rencontré le premier ministre qui n’a pas voulu entendre leur requête et les avait copieusement insultés après avoir quitté la table de négociations et claqué la porte au nez du collectif. Ces derniers ont même préféré taire certains propos de Tayip lors de leur retour à Istanbul et n’avaient, dans leur dossier, qu’un ultimatum expirant le 16 juin au soir. Or c’était mal connaître la Bête…Sitôt qu’ Erdogan eut tenu son discours devant ses partisans – dont une partie a été payée – , il  a ordonné l’assaut sans plus attendre afin que ses opposants ne puissent  se rassembler le lendemain midi à la place Taksim et ceci à à n’importe quel prix. (Ceci sans compter les fort nombreuses arrestations qui contribueront à clairsemer les rangs des manifestants et inciter au découragement, à la démoralisation de bon nombre d’entre eux, surtout des plus timorés !)

istanbul taksim turquie violences policières 15 juin

Toute la nuit, des confrontations ont eu lieu entre la police – la gendarmerie (envoyée à la ville par le gouvernement, la première fois depuis le coup d’ État en 1980) –  et les opposants. On a déclaré des centaines de blessés dont 25 grièvement. Depuis le début des manifestations, 4 personnes ont été tuées par la police et plus de 7000 ont été blessées dont 130 ont perdu les yeux.

La nuit passée était différente. Les forces d’ État ont mené une action très violente, et une telle violence ne peut paraître que dans un régime fasciste.

L’Association Médicale Turque a déclaré que c’est la nuit la plus noire dans l’histoire de la Turquie. Les hommes d’Erdogan voulaient tuer les manifestants et les ont attaqués d’une façon fascisante. Ils poursuivaient les manifestants, qu’ils fussent blessés ou non. Des centaines de manifestants se réfugiaient dans les hôtels et dans les hôpitaux du quartier. Ce qui n’a pas empêché la police d’intervenir dans ces mêmes hôtels, (comme le Hilton) et dans les hôpitaux puis d’y tirer des grenades de gaz lacrymogènes.

Les gens déclarent  ne jamais oublier ce qu’ a fait Erdogan et qu’il devra le payer cher…

J’aimerais bien revenir à ce qui s’est passé depuis trois jours; probablement beaucoup de gens partageraient la même idée que moi. Je pense que peu importe comment les manifestations nées autour du parc Gezi se terminent. Le gouvernement turc, voire Erdogan, a envisagé une défaite historique. Le leader de l’AKP étant au pouvoir depuis plus que dix ans avait reculé pour la première fois. Pensez qu’on parle d’un homme qui a repris la main sur l’armée, sur la justice et sur la bureaucratie. Il semble que la conséquence la plus importante soit que le mur de la peur se soit fissuré.

Les nouvelles générations, les jeunes appelés apolitiques, se sont mis à apprécier la liberté. Le premier ministre turc a finalement accueilli les représentants pour mettre un point final à ces manifestations. Mais le premier tour n’a été qu’une déception. Il a préféré parler avec ceux qui soutiennent le pouvoir et qui ne sont jamais allés au parc lors des manifestations. Ainsi que le disait Christian Amanpour, c’est comme si Barack Obama parlait avec Jennifer Lopez sur le problème «occupy wallstreet».

Bref, au deuxième tour, la rencontre avec les représentants de la plate-forme Gezi, qui a eu lieu jeudi 13 juin, est en effet plus légitime que celle de la veille. La nouvelle proposition déclarée après cette rencontre est la suspension des travaux de démolition du parc jusqu’à ce que la Cour prenne une décision définitive. Si la Cour refuse la démolition du parc, le projet de construction sur le parc Gezi sera abandonné. Mais si la Cour accepte le projet, ce dernier sera soumis au plébiscite et donc les habitants d’Istanbul pourront/Devront(?) voter.

« Si j’étais un dictateur, je ne ferais jamais un plébiscite »

Probablement Erdogan et ses conseillers n’ont jamais entendu parler des plébiscites lancés par Hitler et par Mussolini. Il devrait lire un petit peu l’histoire. En Allemagne, Hitler s’est fait plébisciter comme président en 1934, puis Führer («guide»). On a vu plusieurs fois, sous De Gaulle, des plébiscites organisés. Il est clair que Tayyip Erdogan ne sera pas le premier dictateur plébiscité. Le premier ministre turc pense que la démocratie n’est que l’expression de  SA majorité. Si on vivait à l’époque Hellénistique, il aurait évidemment raison. Aujourd’hui, l’un des ennemis les plus dangereux de la démocratie est sans doute la tyrannie de la majorité.

turquie erdogan dernier avertissement istanbul taksim violences policières 15 juin

« Ils ont bu de l’alcool dans la mosquée..! »

Comme disait Goebbels ; «Plus le mensonge est gros, plus il passe»

Il est très affligeant de voir qu’un premier ministre mente -même si nous y sommes habitués depuis fort longtemps- pour désigner et criminaliser  des manifestants coupables de désaccords avec les autocrates, aux yeux bandés de la société.

Les premiers affrontements entre la police et les manifestants ont eu lieu près du bureau d’Erdogan à Istanbul.

Une mosquée s’est transformée en centre de soins par des médecins et des étudiants en médecine qui soutenaient la révolte, où des militants blessés étaient reçus pour y être soignés. Le Premier ministre et les journaux pro-Erdoganiste accusent les manifestants blessés de ne pas respecter le caractère sacré du lieu; ils sont même allés plus loin en accusant les militants d’y boire de l’alcool et d’y faire l’amour (Pourtant qu’y a t-il de plus beau que l’amour barricadier?). Les journaux ont diffusés quelques photos prises après cette nuit atroce montrant avec ostentation des canettes de bière jonchant le parterre de la mosquée. Bien évidemment ces images ont été manipulées, et ces canettes ont été déposées par des pro-Erdoganistes pour que les islamistes se rassemblent plus fort que jamais autour d’ Erdogan.

Deux jour après, l’imam de la mosquée, qui a observé les évènements pendant la nuit, a déclaré que les manifestants n’ont rien fait pour déranger la mosquée. Mais Erdogan et ses amis continuent à mentir pour manipuler leurs militants et malheureusement ils ont en grande partie réussi.

Erdogan tient à parler de «complot international»

Depuis le début des manifestations, Erdogan a dénoncé d’hypothétiques  « complots d’intérêts politiques et économiques » derrière ces manifestations. Après avoir reçu le feu vert, les médias du  très imaginatif Erdogan ont commencé à chercher les complots internationaux à peu près partout, y compris sous son propre lit.

Jusqu’à présent, on a eu le plaisir d’avoir entendu  un « grand groupe », réunissant tous les pays depuis Israël jusqu’à l’Iran en passant l’EU et les USA, qui veulent arrêter/enrayer la marche des Turcs vers le paradis qu’est le  « leadership » mondial. En quoi bon sang? En blagues d’organistes???

Le Premier ministre Erdogan qui joue de l’accordéon a perdu la tête et n’hésite pas à jeter le pays dans la guerre civile. On s’est toujours attendu à ce que la Turquie se divise en deux à cause du conflit Kurde. Toutefois, la Turquie est déjà divisée en deux camps; les islamistes et les laïcs.

C’est une guerre des cultures. Le « Kulturkampf » n’a jamais été aussi profonde qu’aujourd’hui. L’Histoire nous montre que les dictateurs font de la force le seul instrument de la grandeur. Mais ils sont condamnés à perdre tôt ou tard. Tayyip Erdogan va aussi perdre.

Tous les turques doivent se battre contre cette tyrannie coûte que coûte!

Beyithan Yurtseven

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L’association des médecins de Turquie à confirmé dans un communiqué l’utilisation de produits chimiques dilués dans les canons à eau..!

« La nuit dernière, mes amis un père et son fils de 13 ans, ainsi que des milliers d’autres personnes ont été la cible de gaz et de canons à eau. Ils avaient des brûlures sur le dos et des jambes et sous l’effet des gaz lacrymogènes, ils suffoquaient et crachaient du sang. C’est une guerre chimique du gouvernement contre son propre peuple. Il n y a pas de mot pour cette terreur, pas de mots pour exprimer cette tyrannie. Les milliers de personnes qui ont été touchées la nuit passée et celle d’avant auront probablement de graves séquelles sur leur santé au long ou court terme. » a témoigné un étudiant d’Istanbul.

Gaz toma eau chimiques turquie taksim violences policières

Serait-ce le contenu des bidons que l’on voit ci-dessus qui causeraient ces brûlures?

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Ces photos montrent un agent ajoutant un liquide dans le réservoir d’un TOMA, du « Jenix ». Un gaz poivré conçu en Turquie. Exclusivement réservé aux institutions publiques et aux autorités, ce bidon de 10kg est donc directement versé dans les TOMA.

Source: Des produits chimiques utilisés contre les protestataires Turcs ?

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Infos en direct de Taksim: http://gezipark.nadir.org

mis à jour d’heure en heure…

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Turquie : « Erdogan est un diviseur » – ARTE Journal – 16/06/13

Claudia Roth est la co-Présidente des Verts allemands. Elle était dans le parc Gezi à Istanbul au moment où la police turque a chargé pour faire évacuer les opposants. ARTE Journal l’a joint sur place…

————- Mises à jour de lundi ————-

Amnesty International 17 juin:  Turquie. Qu’est-il advenu des manifestants d’Istanbul arrêtés par la police ?
Charente Libre 16 juin:  Turquie : l’eau des canons mélangée avec du gaz, une folie

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Pour mes amis qui vivent à l’extérieur de la Turquie:

Je vous écris pour vous faire savoir ce qui se passe à Istanbul pour les cinq derniers jours. Personnellement, je dois écrire cela parce que la plupart des sources médiatiques sont fermées par le gouvernement et le bouche à oreille et l’Internet sont les seuls moyens laissés pour nous de nous expliquer et demander de l’aide et du soutien.

Il y a quatre jours, un groupe de personnes qui n’appartenaient à aucune organisation ou idéologie spécifique se sont réunies dans le parc Gezi d’Istanbul. Parmi eux, il y avait beaucoup de mes amis et étudiants. Leur raison était simple: prévenir et protester contre la démolition prochaine du parc pour la construction encore d’un autre centre commercial au centre de la ville. Il existe de nombreux centres commerciaux à Istanbul, au moins un dans chaque quartier! L’abattage des arbres devait commencer tôt jeudi matin. Les gens sont allés au parc avec leurs couvertures, des livres et des enfants. Ils ont planté leurs tentes et ont passé la nuit sous les arbres. Tôt le matin lorsque les bulldozers ont commencé à tirer sur les arbres centenaires. Les militants se sont levés contre eux pour arrêter l’opération.

Ils n’ont rien fait d’autre que de rester devant les machines!

Aucun journal, aucune chaîne de télévision n’était là pour présenter la manifestation. C’était un complet black out médiatique…

Mais la police est arrivée avec des véhicules à canons à eau et de gaz au poivre. Ils ont chassé les gens sur le parc.

Dans la soirée, le nombre de manifestants a grossi. De même que le nombre de forces de police à travers le parc. Pendant ce temps le gouvernement local d’Istanbul fermait tous les accès menant à la place Taksim, où le parc Gezi est situé. Le métro a été fermé, les ferries ont été annulées, les routes ont été bloquées.

Pourtant, de plus en plus de gens ont fait leur chemin jusqu’au centre de la ville à pied.

Ils sont venus de tous les coins d’Istanbul. Ils sont venus de tous les milieux différents, des idéologies, des religions différentes. Ils se sont tous réunis pour empêcher la démolition de quelque chose de plus grand que le parc:

Le droit de vivre comme des citoyens honorables de ce pays.

Ils se sont rassemblés et ont défilé. La police les a chassés avec des spray au poivre et des gaz lacrymogène et ont foncé avec leurs chars sur les gens qui en retour offraient de la nourriture à la police. Deux jeunes gens ont été écrasés par les chars et ont été tués. Une autre jeune femme, une de mes amis, a été touchée à la tête par une des bombes lacrymogènes. La police tirait directement dans la foule. Après une opération de trois heures, cette amie est toujours en unité de soins intensifs et dans un état très critique. Au moment où j’écris cela, nous ne savons pas si elle va s’en sortir. Ce blog est consacré à elle.

Ces gens sont mes amis. Ce sont mes étudiants, mes parents. Ils n’ont aucun «agenda caché» comme l’Etat aime à le dire. Leur agenda est là. Il est très clair. Le pays tout entier est vendu à des sociétés par le gouvernement, pour la construction de centres commerciaux, des condominiums de luxe, des autoroutes, des barrages et des centrales nucléaires. Le gouvernement est à la recherche de n’importe quelle excuse (et il l’inventera si nécessaire) pour attaquer la Syrie contre la volonté de son peuple.

En plus de tout cela, le contrôle du gouvernement sur la vie personnelle de son peuple est devenu insupportable. L’Etat, en vertu de son programme conservateur a adopté plusieurs lois et règlements concernant l’avortement, la naissance par césarienne, la vente et la consommation d’alcool et même la couleur du rouge à lèvres porté par les hôtesses de l’air.

Les gens qui marchent vers le centre d’Istanbul réclament leur droit de vivre librement et de recevoir la justice, la protection et le respect de l’État. Ils exigent d’être impliqués dans les processus de prise de décision au sujet de la ville où ils vivent.

Ce qu’ils ont reçu à la place est la mise en œuvre d’une force excessive et d’énormes quantités de gaz lacrymogène tirées directement en direction de leurs visages. Trois personnes ont perdu leurs yeux.

Pourtant, ils continuent leur marche. Des centaines de milliers de gens se joignent à eux. Plus de deux mille personnes ont passé le pont du Bosphore à pied pour soutenir le peuple de Taksim.

Aucun journal ou chaîne de télévision n’était là pour rapporter les événements. Ils étaient occupés à diffuser des nouvelles à propos de Miss Turquie et du « chat le plus étrange du monde ».

La police a continué de courir après les gens et en les pulvérisant avec spray au poivre si bien que les chiens et chats errants ont été empoisonnés et en sont morts.

Les écoles, les hôpitaux et même des hôtels 5 étoiles à travers la place Taksim ont ouvert leurs portes aux blessés. Les médecins rempli les salles de classe et des chambres d’hôtel à prodiguer les premiers soins. Certains policiers ont refusé de pulvériser des personnes innocentes avec des gaz lacrymogènes et ont quitté leur poste. Autour de la place ils ont mis des brouilleurs pour empêcher la connexion Internet et les réseaux 3G ont été bloqués. Les résidents et les entreprises de la région ont fourni leur réseau sans fil gratuit aux gens dans les rues. Les restaurateurs leur ont offert de la nourriture et de l’eau gratuitement.

Des personnes à Ankara et Izmir se sont réunies dans les rues pour soutenir la résistance à Istanbul.

Les médias grand public continuaient de montrer miss Turquie et « le chat le plus étrange du monde »..!


* * *


Je vous écris cette lettre pour que vous sachiez ce qui se passe à Istanbul. Les médias ne vous diront rien de tout cela. Pas dans mon pays du moins. S’il vous plaît envoyez le plus grand nombre d’articles que vous voyez sur l’Internet et passer le mot.

Comme j’ai publié des articles qui expliquent ce qui se passe à Istanbul sur ma page Facebook hier soir quelqu’un m’a posé la question suivante:

«Qu’espérez-vous gagner en vous plaignant de notre pays aux étrangers?»

Ce blog est ma réponse.

Par ce qu’on appelle «se plaindre» au sujet de mon pays, j’ai l’espoir de gagner:

La liberté d’expression et de parole,

Le respect des droits de l’homme,

Le contrôle sur les décisions que je prends concernant mon sur mon corps,

Le droit de se réunir légalement dans n’importe quelle partie de la ville sans être considéré comme un terroriste.

Mais plus que tout vous passant ce message, mes amis qui vivez dans d’autres parties du monde, j’espère obtenir votre prise de conscience, votre soutien et votre aide!

S’il vous plaît diffusez ce message et partagez ce blog.

Je vous remercie!

Traduction : Atlas Alternatif Réseau

Ne vivons plus comme des esclaves

Publié: 2 juin 2013 par Page de suie dans Coups de coeur
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Prochainement : un film de… Yannis Youlountas (ben oui..!)

Ne vivons plus comme des esclaves

« La gratuité est l’arme absolue
contre la dictature du profit. »

Raoul VANEGEIM

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Et pour ceux qui on des difficulté en grec, un petit cours de rattrapage, lui aussi gratuit…

μπάτσοι, γουρούνια, δολοφόνοι

Témoignage de la révolte populaire massive en Turquie

Quelque chose d’incroyable s’est passé en Turquie cette nuit. Tout a commencé avec une petite manifestation dans le parc Gezi contre son projet de démolition afin de construire un centre commercial à sa place. Ce parc se trouve dans le centre du quartier historique d’Istanbul, sur la place Taksim.

Cette place est aussi un symbole du mouvement ouvrier turc et, chaque année, au Premier mai, des confrontations entre la police et les manifestants se déroulent sur cette place. C’est un endroit important que nous voulons récupérer alors que les manifestations sont interdites dans ce parc. Défendre celui-ci est un enjeu considérable car nous ne pouvons pas accepter qu’il soit transformé en centre commercial. En outre, ce parc compte de magnifiques arbres très anciens, et c’est l’un des rares lieux verts de la ville.

Occupy Gezi

Tout a commencé donc avec un petit groupe de jeunes écologistes qui défendaient ces arbres. Ce rassemblement s’est maintenu et n’a cessé de grandir depuis le lundi 27 mai. La police a attaqué le groupe et les a repoussés. Vendredi matin, la police a mené une attaque très violente. Des personnes qui n’étaient pas dans la manifestation se sont jointes aux manifestants pour les soutenir.

Pendant toute la journée, la situation s’est aggravée, la répression policière s’est faite plus brutale encore ; gaz aux poivres, lacrymogènes, tirs avec des munitions en plastique dur, jets d’eau à très haute pression et des centaines de policiers. Nous avons eu très peur pendant toute la journée qu’il y ait de nombreux morts. Et c’est arrivé. Deux personnes sont mortes.

Revoltes populaires Turquie police violence Taksim 01-06-2013 #occupy gezi istanbul

Cela a constitué le point de non-retour pour le peuple d’Istanbul. Grâce au fait que c’était vendredi en fin de journée, beaucoup de gens ont alors rejoint la place Taksim après leur travail. D’abord 10.000, puis 20.000 personnes, et leur nombre a augmenté, encore et encore. La police, encore très sûre de ses propres forces, a continué à attaquer brutalement la foule. C’était réellement un état de guerre. Pas loin de 250.000 personnes se sont alors rassemblées à Istanbul. Mais nous continuions à avoir peur que la police frappe encore plus fort, n’utilise de véritables munitions et multiplie le nombre de morts.

Et là, quelque chose de magique s’est produit. Des gens qui étaient conscients de ce danger ont commencé à défendre le peuple qui se battait à Taksim. Pendant ce temps, des manifestants de la place Taksim ont envahi d’autres rues. Dans le voisinage, des gens ont fait clignoter les lumières, puis en parlant entre eux, puis en sortant de chez eux. Tout s’est passé en quelques heures seulement… et maintenant, les manifestations ont gagné toute la Turquie.

Le gouvernement de l’AKP est remis en question

On dirait que personne ne dort cette nuit. Plus d’un million de personnes sont maintenant dans les rues d’Istanbul. Tout est bondé et les manifestants marchent à nouveau sur la place Taksim. A Ankara, le peuple marche vers le Parlement et dans les autres villes ils se dirigent sur les bâtiments de l’AKP (parti au pouvoir).

La police attaque de plus en plus lourdement et il y a une escalade dans l’usage de la force. Les gens sont d’abord arrivés en colère, mais deviennent de plus en plus confiant. Ils reculent un moment devant les gaz chimiques, mais continuent ensuite à marcher.

Revoltes populaires Turquie police violence Taksim #occupy gezi istanbul

Le gouvernement de l’AKP est maintenant directement remis en cause. C’est la première fois que quelque chose de ce genre se passe en Turquie sous ce gouvernement. Encore hier soir, cela ressemblait à une sorte de mouvement « Occupy », mais maintenant, c’est une protestation populaire massive qui manifeste contre le gouvernement pour demander sa démission.

Taksim-Tahrir..?

Il faudra analyser plus avant la nature de mouvement, mais pour l’instant il semble évident que c’est un soulèvement pour la démocratie… Qui sait, peut-être que Taksim sera la prochaine Tahrir dans les jours qui viennent. Les revendications vont se construire à l’intérieur de mouvement.

Il y a le risque que le mouvement soit récupéré par la gauche réformiste nationaliste. Cet enjeu dépendra aussi des villes kurdes. Si elles se joignent au mouvement, ce qu’elles semblent commencer à faire, alors nous pourrions combiner ce soulèvement pour la démocratie avec un véritable processus de paix en Turquie. Peut-être que la paix ne pouvait arriver qu’avec un soulèvement de ce genre, et cela en dépit du fait que l’ouest du pays est dominé par des tendances nationalistes pour le moment.

Si on m’avait demandé hier matin si je pensais que quelque chose de cette ampleur allait se passer, j’aurais certainement répondu non. C’était magnifique de voir ce peuple prendre de plus en plus de confiance dans son pouvoir et dans son combat pendant qu’il résistait collectivement.

Les habitants des quartiers sont très solidaires avec les manifestants. Tous les commerçants essayent d’aider et de pourvoir le nécessaire pour les soins.

Il paraît qu’il y a plus de 150 policiers à Istanbul qui ont arrêté de gazer les gens et se sont joints aux manifestants et certains ont déclarés qu’ils démissionnaient de la police. Un chauffeur de bus qui était au volant d’un bus municipal a conduit son véhicule contre un blindé de la police pour le bloquer et créer une barrière entre la police et les manifestants.

Il y a tant d’espoir dans ce qui est en train de se passer !

Istanbul, 1er juin 2013

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D’autres photos sur l’album « Taksim » de World Riot 24/h

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Revoltes populaires Turquie police violence Taksim #occupy gezi riot istanbul

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Turquie.1000 manifestants blessés à Istanbul: le régime Erdogan se dévoile.

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Turquie : Nuit d’affrontements à Istanbul – SR

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Turquie : le printemps place Taksim – TV5

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Istanbul : des milliers de manifestants ont fêté leur victoire  &  La police se retire de la place Taksim

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Les femmes résistent aussi ! *

Les femmes se rebellent ! Et vous ne nous arrêterez pas avec des gaz, des tanks et des matraques ! Les femmes résistent avec les autres groupes opprimés depuis deux jours. Travailleurs, Kurdes, LGBT, Alaouites, Musulmans, non-musulmans, athées et tous les opprimé(e)s, exploité(e)s, insulté(e)s et blâmé(e)s comme des « traîtres » sont en train de se rebeller en Turquie. La résistance qui a commencé dans le parc Gezi de la Place Taksim à Istanbul est en train de déborder sur de nombreuses autres villes.

Nous, les femmes, sommes sur le front de cette résistance. Nous rejoignons la rébellion parce que :

  • Le Premier ministre Tayyip Erdogan et sa clique ont cherché à promouvoir le lynchage des femmes par les hommes ;
  • Ils ont tolérés l’assassinat de femmes par des hommes avec leur loi sur les « provocations injustifiées » ;
  • Ils n’ont pas ouverts de lieux d’accueil pour permettre aux femmes d’échapper à la violence domestique des hommes ;
  • Ils ont stigmatisés les femmes violées et harcelées en les traitant d’immorales et de non-chastes ;
  • Ils ont mis la pression sur les femmes violées pour qu’elles accouchent des enfants issus de ces viols ;
  • Ils ont qualifiés l’avortement de meurtre ;
  • Ils n’ont pas ouvert de crèches mais ont imposés aux femmes de donner naissance à au moins trois enfants ;
  • Ils nous ont condamnés à la pauvreté, au travail précaire, aux emplois incertains et à vivre dans des conditions proches de l’esclavage ;
  • Ils ont définis le travail domestique comme le devoir des femmes ;
  • Ils se sont acharnés sur les femmes et les familles qui vivaient de manière indépendante des hommes avec leurs lois.

Mais nous, femmes, nous résistons !

Parce que le Premier Ministre Tayyip Erdogan et sa clique nous ont condamnés à subir l’oppression et l’exploitation des hommes, nous appelons toutes les femmes à descendre dans la rue et à se rebeller pour notre libération !

Socialist Feminist Collective

(*) j’avoue trouver ce titre zarbi, limite rabaissant, comme si il n’était pas évident que les femmes puissent être en premières lignes aux côtés des hommes…

Reblog d'un article de avanti4.be du 1 juin 2013 - Traduction française pour Avanti4: Sylvia Nerina

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Edit du dimanche 02 juin
Doruk, 31 ans, monteur

« Au départ, c’était qu’une petite lutte environnementale, juste pour quelques arbres, rien de plus. Juste une cinquantaine de personnes qui campaient dans un parc pour empêcher la construction d’un centre commercial. Et puis la police a attaqué les campeurs en pleine nuit. Ils ont brûlé les tentes et ça nous a tous rendu fous. Ce n’est pas une lutte politique, c’est un bras de fer entre la police et les habitants.

Si la police s’en va, tout ça va se calmer. C’est la seule solution. Il faudrait que le premier ministre s’excuse pour le comportement des forces de l’ordre mais je n’y crois pas. On a beaucoup encaissé ces dix dernières années. On n’en peut plus de ce gouvernement. Ils ont interdit la vente d’alcool après 22 heures il n’y a pas longtemps, ils passent des lois de plus en plus conservatrices. Jusqu’à maintenant on ne disait rien. Aujourd’hui, on veut montrer aux politiques qu’ils ne peuvent pas tout faire. »

Denis, 18 ans, étudiant

« C’était une action pour l’environnement, c’est devenu une guerre. Erdogan (le premier ministre turc) est trop conservateur. Nous ne voulons pas de la charia, nous ne voulons pas de femmes voilées, nous sommes des musulmans modernes. Etre musulman ce n’est pas être traditionaliste. Le chef de l’Etat fait peur, il suffit de regarder la télévision ces derniers jours : il n’y a que deux chaînes turques qui parlent des manifestations alors que, partout dans le monde, les médias en parlent ! Tayyip Erdogan veut nous imposer ses lois de plus en plus restrictives, il n’écoute pas son propre peuple, il attaque ses citoyens : nous ne voulons plus de lui. »

Deniz, 50 ans, banquière

« Il y a une semaine c’était un petit mouvement pacifique, à cause de la brutalité policière c’est devenu un énorme mouvement populaire. On en a marre de l’ivresse de pouvoir du chef de l’Etat. Utiliser des gaz contre quelques manifestants, juste parce qu’ils sont contre un projet décidé par le gouvernement, c’est une honte dans une démocratie. Où est la liberté d’expression ?

Ces derniers jours, c’est la première fois que le peuple turc se lève depuis plus de vingt ans. On peut remercier les réseaux sociaux qui ont éveillé les consciences des jeunes depuis quelques jours. Parce qu’on ne peut pas compter sur les médias pour dire la vérité. A la télé, les seules chaînes qui parlent de ce mouvement populaire disent que ce sont des activistes qui sèment la pagaille. C’est faux et ça il faut le dire au monde entier. »

Othar, 31 ans

« Je ne suis pas politisé mais je suis ici pour grossir les rangs de la contestation. Cela fait dix ans qu’on n’aime pas la façon dont le gouvernement nous traite, et on est restés endormis. Quand je vois tous ces gens dans la rue depuis plusieurs jours, je me demande pourquoi on n’a pas fait ça avant ! Les gens au pouvoir devraient nous représenter et nous protéger. »

Ergi et Sertaç, 30 ans, professeurs vacataires à l’université

« Chacun a une bonne raison d’être ici, nous n’avons pas tous les mêmes raisons mais nous avons une chose en commun : nous ne pouvons plus supporter la politique de notre gouvernement. Nous sommes là parce ce que nous en avons assez des villes transformées avec des grands projets immobiliers décidés par les politiques sans consulter le peuple. On en a marre de la violence qui augmente, on en a marre des lois liberticides qui passent en douce. La loi contre la vente d’alcool après 22 heures est l’exemple le plus récent mais il y en a d’autres ! L’histoire du parc est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Déjà, le 1er mai dernier, les syndicats n’ont pas eu le droit de manifester place Taksim, une place symbolique dans l’histoire du pays. Les policiers attendaient les manifestants et il y a eu des affrontements. C’est là que la prise de conscience populaire a commencé. On attendait depuis longtemps que la colère des gens explose. On y est, enfin ! »

Ces témoignages viennent de Rue89… je sais c’est pas le top comme référence… mais vu que les infos arrivent au compte goutte, on va pas faire les difficiles, hein.

Re-Edit du dimanche 02 juin
Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Après deux jours de protestation contre la gentrification urbaine de Gezi Park (le plus grand parc de la place Taksim, où les espaces verts sont sans cesse détruits), les gens en ont eu marre de la brutalité policière et de la violence.

Le silence des médias, qui augmente les histoires d’attaques contre le gouvernement et les libertés individuelles, répond aux objectifs de l’État qui essaye de tirer profit de la situation en Syrie et qui a transformé le récent conflit en émeutes. (sorry, la traduction de cette phrase n’est pas très clair…)

Les affrontements se sont poursuivis toute la journée et la nuit d’hier. Au moins sept personnes ont été tuées par les attaques de la police, des centaines ont été blessées, des centaines sont en garde à vue où ils sont battus et certains torturés.

Tous les temples du capitalisme ont dû fermer à Taksim. Il y a beaucoup de solidarité dans les rues, beaucoup de petits magasins, maisons, universités, toutes les pharmacies ont ouvert leurs portes aux manifestants. La Chambre des architectes et les bureaux d’ingénieurs turcs sont transformés en hôpitaux avec des médecins et des infirmiers bénévoles. Et ils soignent les manifestants blessés.

Dans de nombreux endroits à Istanbul, les postes de police ont été attaqués, de nombreux véhicules de police sont détruits ou incendiés. Des groupes fascistes ont été battus par des anarchistes. Les gens de la rive asiatique qui voulaient rejoindre les émeutes ont été bloqués par la police, mais ils ont marché après minuit, en traversant le pont du Bosphore à pied. Le premier ministre a blâmé les réseaux sociaux d’informer sur les meurtres, et il a ironiquement traité les personnes qui partagent ces informations de fascistes. (sic…)

La protestation s’est propagée dans toute la Turquie. Les gens sont dans les rues d’Ankara, Izmir, Eskisehir, Sakarya, Isparta et bien d’autres…

Ces protestations ne sont pas seulement pour le parc Gezi, comme les médias inféodés au pouvoir le clament. Les émeutes sont désormais l’expression de la révolte de centaines de milliers de personnes qui protestent contre l’oppression de l’État et contre la violence. Nous, en tant qu’anarchistes et en tant que révolutionnaires, avons été et allons être dans les rues, contre le terrorisme d’État et contre les violences policières.

Nous attendons des actions de solidarité de tous les anarchistes et anti-autoritaires dans le monde entier. Istanbul est partout et la résistance est partout contre le terrorisme d’État, la violence de la police et l’exploitation capitaliste.

Nous continuerons à diffuser des informations tant que l’émeute se poursuivra.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)

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En ce moment. Le peuple réquisitionne des engins de chantier pour contrer les barrages des flics, les routiers bloquent les accès aux flics avec leurs camions, les gens montent des barricades de pavés et de briques, de très nombreux véhicules de flics sont détruits et/ou brulés!

taksim pelle mecanique contre police

Istanbul, pelle mécanique Vs police

turquie camions Vs police Taksim istanbul

Istanbul, trucks Vs cops

Je me permet de reprendre le texte des camarades de « Hors service »… qui remet les pendules à l’heure.

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L’imprévu…

D’une manif à une attaque en règle contre les keufs

Plusieurs organisations, politiques et syndicales, avaient lancé l’appel à une manifestation « contre les violences policières » pour le 15 mars. Avant de vous raconter comment cette initiative leur a heureusement quelque peu échappé, nous aimerions nous attarder quelque peu sur le contenu que ces organisations avançaient dans le cadre de cette « action ».
S’ils avaient pour but de dénoncer les « abus » policiers, ils revendiquent, au fond, une « meilleure » police, une police moins brutale. Or, non seulement il s’agirait de quelque chose contraire à la nature même de toute institution policière, dont la fonction est justement le contrôle et la coercition, qui produisent toujours leur lot de tortionnaires, tabasseurs, violeurs et racketteurs, mais, surtout, revendiquer une police moins brutale revient à légitimer l’existence de la police, à la renforcer… Et donc, à dire que la liberté n’est pas possible hors du cadre d’un État, avec ses lois et ses sbires.

HorsService35

Quant à nous, si nous nous battons pour la liberté, c’est parce que nous pensons qu’après avoir supprimé les sources de l’oppression et de l’exploitation, les êtres humains seront capables de vivre en liberté, c’est-à-dire, de vivre leur vie à leur guise et de faire des accords entre eux quand cela leur semble nécessaire. L’Etat, c’est la négation de la liberté, une négation qui, pour se maintenir, a recours à la police, à l’armée, à la prison… ainsi qu’à l’intégration de ses possibles opposants via le dialogue, la participation, les élections et tout ces choses-là. Le système réussit à se maintenir autant grâce à la police qui le protège que grâce à la collaboration de ceux qui le subissent ou l’acceptent.
De fait, dès le début de la manifestation, les organisations qui l’avaient appelée ont montré de quel monde ils rêvent : tout le monde devait marcher derrière un camion-sono qui crachait leurs slogans tandis qu’une petite armée de service d’ordre, spécialement recrutée pour l’occasion, encadrait les « manifestants ». Si les organisateurs prétendaient dénoncer les abus de la police, ils se montraient déjà prêts à la remplacer eux-mêmes.
Fort heureusement, l’imprévu vient souvent bouleverser les plans de ces apprentis-chefs. Ainsi, vers la fin de la manifestation, l’encadrement a été débordé par des dizaines de personnes ne voulant ni se plier aux mots d’ordre officiels, ni se courber devant les vigiles des organisations. Une patrouille de police a été attaquée et quatre flics en civils (d’ailleurs, des types bien connus pour leurs interventions musclées) ont été coincés et ont bien ramassé. Une demi-heure plus tard, tandis que les révoltés narguaient une rangée d’anti-émeute, les vigiles du service d’ordre ont été pris à partie quand ils tentaient une fois de plus d’endiguer la rage émeutière. Les vigiles et les prêcheurs semaient la confusion, ce qui faisait grandir la méfiance et l’agressivité vis-à-vis de tout ce qui constituait un obstacle (réel ou non) pour les révoltés. Cela amena la situation à un tel point que pas tout le monde ne savait plus distinguer entre complices et délateurs. Les organisations politiques, à travers leur but de tout incorporer dans leurs desseins, sont en grande partie responsables de cet état de fait.

D’ailleurs, pour éviter d’écorner la « bonne image » qu’elles voulaient donner aux médias et aux institutions, elles ont totalement omis d’évoquer ces événements et ces affrontements dans les communiqués qu’elles ont diffusé après la manif’. Alors, une fois de plus, pour quoi se battent-elles, si ce n’est pour remplacer elles-mêmes la police et pour mentir, à l’image des politiciens de toutes obédiences ?

Bien que ce ne soit pas dans nos habitudes, nous voulons bien aider ces organisations politiques et syndicales à en tirer au moins une leçon : ceux qui se battent contre toute autorité et ceux qui se révoltent ne respecteront pas leurs mots d’ordre et ne se laisseront pas effrayer par leurs services d’ordre ou par leur collaboration avec les keufs. Et face à la police, face aux tortures dans les commissariats et aux tabassages dans la rue, face aux chasses à l’homme et aux enfermements, nous ne revendiquerons nullement une meilleure police, nous ne ferons pas des sketches politiques pour gagner de l’influence auprès des institutions. Notre approche, elle est fort simple : dans la mesure du possible, nous leur ferons payer coup pour coup et nous frapperons là où ils ne nous attendront pas, surtout contre ce que la police cherche à défendre. Ingouvernables.  Ingouvernables.

(Extrait de hors service n° 35, 5 avril 2013)

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Hors service avril 2013 en PDF

Tiens, pour une fois, ces fumiers en civils ont morflés… Ça réchauffe le cœur, chacun son tour! 😉

L’esprit de révolte

Publié: 13 mars 2013 par Page de suie dans Articles
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Aujourd’hui, lors d’une conversation avec ma fille, on a parlé des différentes façons d’aborder la révolte, qui pacifisme, qui anarchisme, qui réformisme, qui actions directes et surtout, respect de l’approche d’autrui et de l’utilité conjointe des diverses approches. A un moment de la discussion, j’ai cherché un passage de Kropotkine que j’adore cité, et quand je l’ai retrouvé… je me suis souvenu à quel point cette brochure de Kropotkine m’avait marqué. Je tenais à vous en faire profiter, même si le texte en est connu.

Voici le passage que je cherchais:

« Lorsqu’une situation révolutionnaire se produit dans un pays, sans que l’esprit de révolte soit encore assez éveillé dans les masses pour se traduire par des manifestations tumultueuses dans la rue, ou par des émeutes et des soulèvements, — c’est par l’action que les minorités parviennent à réveiller ce sentiment d’indépendance et ce souffle d’audace sans lequel aucune révolution ne saurait s’accomplir.

Hommes de coeur qui ne se contentent pas de paroles, mais qui cherchent à les mettre à exécution, caractères intègres, pour qui l’acte fait un avec l’idée, pour qui la prison, l’exil et la mort sont préférables à une vie restant en désaccord avec leurs principes ; hommes intrépides qui savent qu’il faut oser pour réussir, — ce sont les sentinelles perdues qui engagent le combat, bien avant que les masses soient assez excitées pour lever ouvertement le drapeau de l’insurrection et marcher, les armes à la main, à la conquête de leurs droits.

Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes. Il se peut qu’au premier abord la masse soit indifférente. Tout en admirant le courage de l’individu ou du groupe initiateur, il se peut qu’elle veuille suivre d’abord les sages, les prudents, qui s’empressent de taxer cet acte de «folie» et de dire que «les fous, les têtes brûlées vont tout compromettre.» Ils avaient si bien calculé, ces sages et ces prudents, que leur parti, en poursuivant lentement son œuvre, parviendrait dans cent ans, dans deux cents ans, trois cents ans peut-être, à conquérir le monde entier, — et voilà que l’imprévu s’en mêle ; l’imprévu, bien entendu, c’est ce qui n’a pas été prévu par eux, les sages et les prudents. Quiconque connaît un bout d’histoire et possède un cerveau tant soit peu ordonné, sait parfaitement d’avance qu’une propagande théorique de la Révolution se traduit nécessairement par des actes, bien avant que les théoriciens aient décidé que le moment d’agir est venu ; néanmoins, les sages théoriciens se fâchent contre les fous, les excommunient, les vouent à l’anathème. Mais les fous trouvent des sympathies, la masse du peuple applaudit en secret à leur audace et ils trouvent des imitateurs. A mesure que les premiers d’entre eux vont peupler les geôles et les bagnes, d’autres viennent continuer leur œuvre ; les actes de protestation illégale, de révolte et de vengeance se multiplient.

L’indifférence est désormais impossible. Ceux qui, au début, ne se demandaient même pas ce que veulent les «fous» sont forcés de s’en occuper, de discuter leurs idées, de prendre parti pour ou contre. Par les faits qui s’imposent à l’attention générale, l’idée nouvelle s’infiltre dans les cerveaux et conquiert des prosélytes. Tel acte fait en quelques jours plus de propagande que des milliers de brochures.

Surtout, il réveille l’esprit de révolte, il fait germer l’audace. —  L’ancien régime, armé de policiers, de magistrats, de gendarmes et de soldats, semblait inébranlable, comme ce vieux fort de la Bastille qui, lui aussi, paraissait imprenable aux yeux du peuple désarmé, accouru sous ses hautes murailles, garnies de canons prêts à faire feu. Mais on s’aperçoit bientôt que le régime établi n’a pas la force qu’on lui supposait. Tel acte audacieux a suffit pour bouleverser pendant quelques jours la machine gouvernementale, pour ébranler le colosse ; telle émeute a mis sans dessus-dessous toute une province, et la troupe, toujours si imposante, a reculé devant une poignée de paysans, armés de pierres et de bâtons ; le peuple s’aperçoit que le monstre n’est pas aussi terrible qu’on le croyait, il commence à entrevoir qu’il suffira de quelques efforts énergiques pour le terrasser. L’espoir naît dans les cœurs, et souvenons-nous que si l’exaspération pousse souvent aux émeutes, c’est toujours l’espoir de vaincre qui fait les révolutions. »

L'esprit de révolte

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Le texte intégral est un peu long pour nos pages, voici le lien vers la brochure intégrale:

Pierre Kropotkine – Publications des TEMPS NOUVEAUX — N°42  — 1914

L’Esprit de Révolte

Dans la vie des sociétés, il est des époques où la Révolution devient une impérieuse nécessité, où elle s’impose d’une manière absolue. Des idées nouvelles germent de partout, elles cherchent à se faire jour, à trouver une application dans la vie, mais elles se heurtent continuellement à la force d’inertie de ceux qui ont intérêt à maintenir l’ancien régime, elles étouffent dans l’atmosphère suffocante des anciens préjugés et des traditions. Les idées reçues sur la constitution des États, sur les lois d’équilibre social, sur les relations politiques et économiques des citoyens entre eux, ne tiennent plus devant la critique sévère qui les sape chaque jour, à chaque occasion, dans le salon comme dans le cabaret, dans les ouvrages du philosophe comme dans la conversation quotidienne. Les institutions politiques, économiques et sociales tombent en ruine ; édifice devenu inhabitable, il gêne, il empêche le développement des germes qui se produisent dans ses murs lézardés et naissent autour de lui…