Une plongée vertigineuse dans les abysses de l’inhumanité
…une réflexion saisissante sur l’acte de tuer.
C’est l’histoire d’un réalisateur qui se rend en Indonésie pour réaliser un documentaire sur le massacre de plus d’un million d’opposants politiques en 1965, il ne s’imagine pas que, même 45 ans après les faits, les survivants terrorisés n’oseraient pas s’exprimer. Mais surtout, il ne s’attend pas à cette situation pour le moins ubuesque, sordide, où les bourreaux, eux, protégés par un pouvoir corrompu, s’épanchent librement et proposent même de rejouer joyeusement les scènes d’exactions qu’ils ont commises. Ces bourreaux revivent fièrement leurs crimes devant la caméra, en célébrant avec entrain leur rôle dans cette tuerie de masse…
On avance dans ce film comme dans un cauchemar éveillé :
« En un mot, ce documentaire est brutal »
Qui se souvient qu’en Indonésie, en 1965, la junte militaire, aidée d’un mouvement milicien privé surnommé « les gangsters », a écrasé toute velléité du parti communiste à prendre le pouvoir, exposant plus d’un million d’opposants politiques à un massacre cruel et systématique? Qui sait que, 45 ans plus tard, l’Indonésie, qui s’inscrit dans un processus de modernisation et de développement parmi les plus spectaculaires au monde, n’a toujours pas réglé ces comptes avec ce sombre passé? Les bourreaux d’alors sont libres de leurs mouvements et considèrent la démocratie sous un angle conceptuel. Les survivants quant à eux, toujours terrorisés, n’osent pas s’exprimer.
SYNOPSIS
En 1965, après l’assassinat de six généraux de l’armée indonésienne, le président Suharto désigne les responsables : le parti communiste indonésien. Des expéditions punitives sont aussitôt lancées, qui vont durer plusieurs mois. Un million de morts sont à déplorer, tués pour leur appartenance réelle ou supposée au parti communiste, syndicalistes, opposants divers, défenseur des droits humains, etc… Joshua Oppenheimer a retrouvé certains des tortionnaires qui ont participé au massacre. La justice ne les a jamais poursuivis. Ils racontent leur action et rejouent même, face caméra, les scènes de tortures auxquelles ils ont participé, sans manifester le moindre remord. Les survivants, eux, sont toujours ostracisés…
LA CRITIQUE
On est d’abord frappé de stupeur. Tout paraît choquant, effarant, obscène. Est-ce un canular de mauvais goût ? Une farce kitsch et trash dans l’archipel indonésien ? Une chose est sûre : ces presque deux heures passées en compagnie de tortionnaires relèvent de l’expérience extrême… Octobre 1965. L’armée prend le pouvoir à Jakarta. Pendant plus d’un an, la junte extermine les membres et sympathisants du Parti communiste local : entre cinq cent mille et un million de personnes, selon les estimations.
Pour raconter ce génocide oublié, le documentariste américain Joshua Oppenheimer se tourne vers les rares survivants, qui refusent de parler, trop dangereux. Ce diplômé de Harvard part alors à la rencontre des tueurs eux-mêmes, toujours bien en cour dans l’Indonésie d’aujourd’hui : une poignée de mafieux psychopathes, ravis de se vautrer dans leurs souvenirs sanglants. Il leur propose de rejouer leurs crimes dans des mises en scène de leur choix. Le dispositif enthousiasme le leader des sadiques, un certain Anwar Congo, crinière chenue et silhouette juvénile dans ses costumes en lin, soucieux de son élégance jusque sur les lieux de supplice où il évoque, comme d’autres le bon vieux temps, sa méthode pour tuer sans « tacher ».
Bande annonce: http://www.dailymotion.com/video/x15tb17_the-act-of-killing-bande-annonce-vostfr_shortfilms
The act of killing en streaming I – dailymotion.com
The act of killing en streamingII – dailymotion.com
(les sous-titres sont en anglais, mais les dialogues sont simplistes, même moi je peux suivre…)
Pour info, une projection est organisée le 20 mars à « L’espace noir » à St. Imier
29 rue Francillon – 2610 Saint Imier (Suisse of course…)
https://www.facebook.com/events/293085704149510/
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Merci pour l’info. Je ne pense pas que je vais regarder ce film…je suis trop impressionnable pour ce genre de trucs!
Mais je relaie sur les différents réseaux sociaux 😉
Amicalement
Gene
Qui n’en a toujours pas fini avec Krouchthcev et ça me tue, mais ça me tue!
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Pour ne rien te cacher… je ne l’ai pas visionné jusqu’à la fin… j’y suis pas arrivé! Trop… trop! 😦
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Ouais alors raison de plus…
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Pardon, j’étais sur skype…oui, alors si tu me dis que tu n’es pas arrivée au bout, moi, on m’emmène à l’hôpital…j’aime pas tout ces machins. Je préfère lire tes articles…
Amitiés
Gene
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A reblogué ceci sur les AZA et lézARTs de muret a ajouté:
De l’art gore…
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[…] C’est l’histoire d’un réalisateur qui se rend en Indonésie pour réaliser un documentaire sur le massacre de plus d’un million d’opposants politiques en 1965, il ne s’imagine pas que, même 45 ans après les faits, les survivants terrorisés n’oseraient pas s’exprimer. Mais surtout, il ne s’attend pas à cette situation pour le moins ubuesque, sordide, où les bourreaux, eux, protégés par un pouvoir corrompu, s’épanchent librement et proposent même de rejouer joyeusement les scènes d’exactions qu’ils ont commises. Ces bourreaux revivent fièrement leurs crimes devant la caméra, en célébrant avec entrain leur rôle dans cette tuerie de masse…pagedesuie.wordpress.com […]
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