Archives de décembre, 2013

De terroriste à héros planétaire

Alors là, je ne comprends plus rien. Les hommages hypocrites pleuvent sur la tombe de « Madiba » comme s’il était un héros pour tous. On oublie presque ou on feint d’oublier qu’il n’a jamais été du même du bord que les oppresseurs, ni parmi leurs mercenaires de réserve. Rappelons que Madiba a toujours été du côté des opprimés, qu’il a été un fervent défenseur de la cause palestinienne. Rappelons aussi que l’ANC a été considéré comme une organisation terroriste par les Américains et la plupart les pays occidentaux, que tous les états réputés racistes, colonialistes et criminels collaboraient en bonne intelligence avec le régime d’apartheid. L’Occident hégémonique a perdu sa guerre abjecte contre un mouvement de libération, mais l’occident, comme à son accoutumée, récupère tout ce qu’il peut des symboles de ses adversaires pour en faire de la quincaillerie au service de sa doctrine des bonnes intentions. On efface l’image du révolutionnaire qui défendait la légitimité de résister à l’oppression par tous les moyens, y compris par la lutte armée, pour ne retenir que l’homme de paix ; on occulte son soutien à la cause palestinienne sous la figure d’une Pop star courtisée et prise en photo aux côté de tous les grands hypocrites en mal de reconnaissance. Mais toute l’idéologie sous-jacente à cette récupération n’effacera jamais le vrai sens du combat de Madiba pour la liberté et la dignité de son peuple»

Madiba, de son nom tribal signifiant « le fauteur de troubles », est mort. Lorsqu’un homme de 95 ans disparaît, on dit qu’il a eu « une belle vie ». Mais peut-on affirmer cela au vu du parcours de Nelson Mandela ? Non. Celui qui, enfant, labourait et gardait les moutons au Transkei, bantoustan[i] des anciennes provinces du Cap, ne profita pas pleinement de ses années d’existence. Combattant pour la liberté, il paya 27 ans de la sienne pour obtenir celle des autres. Qualifié de  « terroriste » au milieu sa vie, il l’achève en « héros de l’humanité ». Le tout dans un barnum médiatique hypocrite confortant une grave amnésie politique …

Nelson Mandela, matricule 446-64 à Robben Island

Nelson Mandela, matricule 446-64 à Robben Island

Aujourd’hui, le monde entier salue le départ d’un homme d’exception. Plus discrètement, beaucoup témoignent de son immense fierté, de son allure de dandy, de sa susceptibilité, de son arrogance lors de ses études de droit à Johannesburg. Mais ses camarades de l’époque expliquent cette fierté comme une réaction aux humiliations subies dans un système ouvertement raciste. Une de ses amies se souvient de son indignation dans le bureau où il effectuait son stage d’avocat, où la ségrégation allait jusqu’aux tasses de thé : des tasses spéciales pour les blancs et des tasses plus laides pour les noirs, peu importe leur statut…

Mandela est donc le fruit d’une indignation et décide de désobéir face à l’injustice. Il s’est farouchement battu pour les revendications légitimes de sa population : le droit au logement, à la liberté d’expression, à l’égalité. Mandela a lutté pour que l’Afrique du Sud appartienne à tous ceux et celles y vivent : noirs, blancs, métis, Indiens. Il a milité afin que le peuple gouverne, qu’il profite des richesses du pays, que tous les citoyens soient égaux en droits, pour que l’éducation et la culture soient accessibles à tous, que la sécurité et l’emploi soient assurés. Il voulait que les Blancs comprennent que leur propre avenir, leur propre liberté seraient garantis à condition  qu’ils donnent la liberté aux Noirs et partagent avec eux le pays.

Est-ce bien cet ardent défenseur de la liberté qui est aujourd’hui salué par Marine Le Pen ? La fille de Jean-Marie qui, président du FN en 1990, déclarait à la libération de Mandela : « Cela ne m’a ni ému, ni ravi. J’ai toujours une espèce de méfiance envers les terroristes, quel que soit le niveau auquel il se situe »[ii] ? Est-ce bien cet homme, combattant pour l’égalité, qui est aujourd’hui salué par le Premier ministre britannique, David Cameron, digne héritier de Margaret Thatcher ? Celle qui affirmait : «l’ANC est une organisation terroriste type… Quiconque croit qu’elle va gouverner l’Afrique du Sud est dérangé» et qui, par ailleurs, n’a jamais soutenu l’égalité en quoi que ce soit ? S’agit-il aussi du même Cameron qui se rendit en 1989 en Afrique du Sud, pour le compte « d’une société chargée de faire du lobbying contre les sanctions imposées au régime sud-africain qui pratiquait alors l’apartheid »[iii] ? Est-ce encore Mandela qui est désigné comme « un résistant exceptionnel » par l’impopulaire président François Hollande ? Alors que la résistance du leader de l’ANC fût également tournée contre la France qui a soutenu durant des décennies l’apartheid sud-africain ?

Est-ce toujours ce militant pour la Justice qui reçoit un hommage virtuel de la part d’une des premières entreprises américaines : Google ? Alors que les gouvernements nord-américains ont soutenu quasiment jusqu’au bout l’apartheid ? Et est-ce aussi ce « nègre des champs » qui se fait applaudir par le « nègre de maison » qu’est Obama ? Barack, l’imposteur : essentiellement élu sur base de la couleur de sa peau et de ses formidables capacités d’acteur hollywoodien…

Le premier président métis des USA tenta désespérément de rencontrer peu avant sa mort celui qu’il l’a, soudain, « tant ému ». Des semblants de sourires ont dû se dessiner sur les visages de la famille Mandela lorsqu’ils lui ont répondu : « Non,  Monsieur le Président, malheureusement, ce ne sera pas possible : Madiba est malade ». La vérité est que le lion Mandela renâclait à l’idée de serrer la  main du sosie politique de Michael Jackson … Comment Mandela, malade, aurait-il pu supporter de voir Barack, l’esclave « noir » au service d’une Amérique blanche, s’agenouiller devant lui alors que, toute sa vie, il a refusé de subir pour lui-même cette infamie ?

Tous ces hypocrites n’ont-ils pas honte ? Ils devraient, pourtant.

Car l’actuelle adoration de la majorité des politiciens occidentaux vis-à-vis de Mandela relève de la mascarade honteuse. Celui qui fut désigné comme un «terroriste », un « allié des communistes », devient soudain un « héros », un « symbole ». Du grand cinéma sur fond d’amnésie politique !

En premier lieu, chez nous, en Belgique. Exemple : Jean Gol, ex-ministre de la justice, éternel complice du tyran congolais et pro-apartheid Mobutu, mentor du député européen Louis Michel, lui-même paternel de l’actuel président du MR (Mouvement Réformateur), Charles Michel. Jean Gol, donc, fut l’un des principaux hommes politiques belges à considérer Nelson Mandela comme une « menace terroriste ».

N’oublions pas non plus le lobby pro-apartheid au Parlement belge, agissant sous le nom de Protea. Parmi ses membres-fondateurs, on pouvait compter 18 députés du CVP (Christelijke Volkspartij – ancêtre de l’actuel CD&V) ; 18 parlementaires et responsables de la Volksunie (le parti nationaliste flamand dont est issu l’actuel N-VA de Bart De Wever) et 8 parlementaires du PVV (Partij voor Vrijheid en Vooruitgang – l’actuel parti libéral Open VLD). [iv]

On se souviendra également du grand rôle que la Belgique a joué dans l’accès à l’arme nucléaire pour l’Afrique du Sud de l’apartheid ; en collaboration avec la France, les États-​​Unis, la République Fédérale Allemande (RFA), Israël et le Japon. Avant de devoir signer, suite aux multiples protestations, l’embargo international. Mais trop tard. Certes, l’Afrique du Sud a renoncé à l’arme atomique et signé le Traité de non-​​prolifération nucléaire mais elle reste l’unique pays africain à disposer d’une centrale nucléaire, située à Koeberg. Centrale qui fonctionne toujours avec l’aide des entreprises françaises …

A l’instar d’Ernesto Che Guevara, Salvador Allende et Patrice Lumumba, Nelson Mandela eut droit à l’effrayant sobriquet octroyé par le pouvoir dès qu’on tente de le faire tomber : terroriste. Pendant longtemps, ces ardents défendeurs de la liberté et de l’autodétermination de leur peuple furent en effet listés par le Congrès américain comme terroristes. Jusqu’en 2008, le nom de Nelson Mandela et celui de ses compagnons de l’ANC figuraient sur la liste des personnes à surveiller dans les bases de données de l’immigration américaine…

Dès lors, une question s’impose : les terroristes d’aujourd’hui sont-ils les héros de demain ?

Rappelons à nos politicien(ne)s amnésiques que, jusqu’au milieu des années 80, les « pères » de ceux qui saluent Mandela aujourd’hui jugeaient qu’il ne fallait « pas prendre de sanctions » contre l’Afrique du Sud car c’était « contre-productif » … Il fallut attendre l’immense succès planétaire du concert de Wembley en hommage à Mandela, regardé par  600 millions de téléspectateurs dans 67 pays, pour que les politiciens occidentaux voient dans l’« ex-terroriste », un « héros »[v]. Un retournement de veste qui fut surtout conditionné par la fin de la guerre froide. Contexte dans lequel l’Occident capitaliste n’avait plus besoin d’un pouvoir dictatorial blanc et anticommuniste à la tête de l’Afrique du Sud. Pour autant, le succès du  concert anglais de 1988 – relevant du « jamais vu » pour un prisonnier politique – contribua incontestablement  à accélérer les choses …

Dans l’actuel bal des faux-culs, sont évidemment appelés à jouer leur partition l’allié favori des politiques : les médias traditionnels. Pour rivaliser de vulgarité…  Notamment via cet attentisme sur la mort du héros, annoncée depuis plusieurs mois. N’ont-ils pas honte, eux aussi ? La production de cette lamentable série, aux multiples épisodes, jouant avec obscénité de la fin de vie d’un homme est indigne d’une information de qualité ! Obsédés par leur logique du scoop et du buzz, les médias de masse ont à nouveau fait preuve d’une double incapacité. A savoir : apporter un regard neuf et pertinent sur le parcours d’un progressiste, au lieu de cette espèce de feuilleton de télé-réalité morbide.

Les jeunes qui ont assisté à cette propagande sont-ils armés pour l’identifier et l’analyser ? On peut craindre que non. Et pour cause : à quand un enseignement scolaire de qualité sur l’histoire de l’apartheid et du combat pour son abrogation ? A quand une critique historique sur le soutien des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d’Israël et de la France à la politique d’apartheid ? A quand une Histoire écrite non pas par les oppresseurs mais par les opprimés ?

Le combat d’une vie d’un homme debout mérite mieux que des engouements médiatiques largement hypocrites. Afin que la lutte de Nelson Mandela n’ait pas été vaine, il s’agit de mettre en œuvre une réflexion commune sur le sens de son combat. L’Histoire est censée nous fournir une expérience afin que jamais les horreurs du passé ne se reproduisent. Et malgré que les peuples et gouvernants, trop souvent, n’apprennent rien de l’Histoire, comme Mandela, il faut garder espoir.

Par Aurore Van Opstal, 07 décembre 2013

■ ■ ■

[i] Les bantoustans étaient les régions créées durant la période d’apartheid en Afrique du Sud et au Sud-Ouest africain, réservées aux populations noires

[iv] « Les Barbares. Les immigrés et le racisme dans la politique belge », éditions EPO

Humour bidasse..?  Racisme primaire..!
L’invasion d’Arkbares venus d’Afrique du Nord a plongé nos contrées de Frankonie dans l’insécurité. Dans nos villes, des ghettos contrôlés par des prêcheurs salamistes, une version extrémiste du musolisme, forment des guériédines qui préparent une insurrection dans la région lardiennoise. Heureusement l’armée veille.

Ce truc est passé quasi inaperçu, – édition numérique de Sudpresse 27 nov – pourtant quand je suis tombé dessus ça m’a fait bondir de mon fauteuil! Des manœuvres militaires belges contre des… Arkbares et des salamistes? Voici le sujet traité par Avanti le lendemain de la parution… ne cherchez pas d’autres sources, il n’y en a pas, à part sur un site facho que ça amuse..!

les débiles en manoeuvre

Non, vous n’êtes pas plongé dans un jeu de rôle débile circulant sur internet. Vous êtes au cœur du scénario qui a servi de toile de fond aux manœuvres d’une compagnie de Chasseurs Ardennais de l’armée belge en juin 2012, comme viennent de la révéler ce mercredi les journaux du groupe Sud Presse!

Grandes manœuvres en couleurs

L’armée belge est une grande famille dont il faut bien occuper les membres. Comme on ne peut pas y faire des choses intelligentes tout le temps (comme envoyer des équipes d’intervention d’urgence aux Philippines ou ailleurs), on prépare et on organise des grandes manœuvres.

L’important dans ces manœuvres, c’est sans doute moins l’efficacité pratique que la formation politique des soldats. C’est pourquoi ces grandes manœuvres sont toujours accompagnées d’un texte d’accompagnement qui clarifie les raisons, les enjeux et le déroulement des manœuvres. Un peu comme un scénario pour un jeu de rôle grandeur XXXL…

Mais nous sommes dans un pays dé-mo-cra-ti-que, ne l’oublions jamais. Dès lors, si ces exercices doivent avoir nécessairement une cible définie comme ennemi, « celle-ci doit en principe être purement fictive et n’être liée ni à des sujets d’actualité, ni à des références politiques ».

C’est sans doute pour cela que, pendant des décennies, les exercices ont opposé des Bleus (les bons) aux Rouges (les mauvais), que ceux-ci débarquaient de l’Est avec leurs grosses bottes couvertes de neige et que les Bleus pouvaient compter sur l’aide de tous leurs sympathiques amis de l’Ouest. Tout cela n’avait évidemment « aucun rapport avec un contexte politique précis » mais pouvait quand même être compris instantanément par le plouc de base.

Malheureusement, la chute du Mur de Berlin et la disparition de la « menace soviétique » ont sérieusement compliqué la tâche des créateurs de jeux de rôle militaires. Fallait-il dès lors suspendre ces joyeux divertissements faute de mode d’emploi ? Que non ! Il fallait simplement trouver un autre assortiment de couleurs qui tienne mieux compte de la marche du monde. Dès lors, adieu le rouge moscovite et vive le vert maghrébin.

Arkbares, Musolistes et Salamistes

Un vent mutin a apporté sur les bureaux de Sud Presse une copie du scénario d’un exercice militaire réalisé en juin 2012 dans la région de Bouillon. Cet exercice, intitulé Crack Hure, réunissait une centaine de membres de la Défense nationale – dirigeants, gradés et jeunes soldats – appartenant tous à la première compagnie des Chasseurs Ardennais de Marche-en-Famenne. Et à la lecture de ce scénario, on cesse de rire.

Car l’ennemi annoncé pour les participants aux manœuvres, c’est le « Salamisme ». Non, ce n’est pas un nom de code pour désigner des mangeurs de saucisson. Le Salamisme, c’est une version extrémiste du « Musolisme ». Qui, venant d’Afrique du Nord, a envahi les belles régions du « territoire Lardennois ». Mais, comme tout ceci n’est peu être pas encore assez clair, le scénario va détailler – sur 30 pages – la situation dramatique à laquelle doivent faire face les valeureux Chasseurs Ardennais.

« A la suite des invasions arkbares, venues du sud-méditerranéen, les différents souverains de Frankonie se sont efforcés d’assimiler les nouvelles populations et leurs identités propres ». « Mais une mouvance radicale s’est peu à peu imposée, dans le but de revenir aux origines, à savoir le musolisme. C’est ainsi qu’est né le Salamisme, beaucoup plus radical et exclusif encore que le musolisme ne l’est réellement. Le diahr, effort ou force en langue musole, est le maître mot de la conduite des musolistes ».

Le territoire Lardennois a été une cible de choix pour ces ennemis d’un nouveau genre. Mais, en bons Arkhabes, ces Salamistes ne combattent évidemment pas à visage découvert. Ils font leurs coups en traître. C’est pourquoi ils ont « conquis » des territoires qui sont devenus « des ghettos contrôlés, servant de base arrière et de zones de recrutement pour les organisations terroristes ». Le scénario très précis de cette conquête situe la période de 2003 à 2008 comme celle de « l’insurrection en Lardennois. Alors que la Francophonie se stabilise, grâce à l’appui de l’OTE, les écoles salamistes Shahar El Beek, Char El Roy et Marche El Fammen forment des guériédines ».

Pour ceux qui seraient malgré tout un peu dur de comprenure (nous sommes à l’armée, rappelons-le), le scénario intègre une carte de Belgique où ces villes fictives se situent précisément aux emplacements de Schaerbeek, Charleroi et Marche-en-Famenne. Et il précise encore que « l’influence du salamisme a plongé le pays dans l’insécurité ».

Enfin, pour être sûr que le soldat de base qui, malgré toutes ces informations, risquerait encore de ne pas reconnaître un ennemi salamiste le jour où il le croiserait en rue (ou en manœuvres), le scénario est agrémenté de la photo de Fouad Belkacem, le très médiatique dirigeant du groupuscule islamiste Charia4Belgium.

Impunité

Voilà donc ce qui a été servi comme scénario pour les manœuvres de cette compagnie des Chasseurs Ardennais : un condensé complet et précis de la vision du monde actuel telle qu’elle est véhiculée par les islamophobes les plus barrés et – surtout – par bon nombre de groupes fascistes. Avec ce qu’il faut de sous-entendus et de faux-semblants pour pouvoir prétendre que ce n’est qu’une œuvre « de fiction » tout en ne cachant rien des intentions de ses auteurs. Et avec ce qu’il faut de jeux de mots délicats – ah, ces « Arkbares », subtil mélange d’ « arabes » et de « barbares » ! – destinés à faire retentir un maximum de rires gras dans les casernes, histoire de gagner la sympathie des bas de plafond « qui ne font pas de politique mais qui pensent quand même que les maroufs se croient tout permis chez nous et qu’il est grand temps de faire quelque chose pour leur botter le cul et leur apprendre à respecter les Belges ».

Rappelons bien qu’il ne s’agit pas ici d’un scénario proposé par un militaire un peu dérangé qui aurait été renvoyé entretemps couler des jours heureux à l’infirmerie de sa caserne. Il s’agit bel et bien du scénario officiel qui a été développé, expliqué et appliqué lors de manœuvres de l’armée belge.

Depuis lors, il ne s’est pas trouvé un seul gradé ou galonné, qu’il ait été présent ou non à cette occasion, pour dénoncer publiquement ce qui s’est passé. Ni même, peut-on supposer, pour mettre de l’ordre en interne, puisque l’article de Sud Presse n’évoque pas du tout une telle réaction.

Cela signifie donc que des racistes allumés – qui sont sans doute en prime de vrais fascistes – peuvent impunément organiser l’encadrement politico-militaire de grandes manœuvres de l’armée belge. Et qu’ils peuvent le faire impunément.

On imagine sans peine l’état d’esprit qui doit régner dans les unités d‘élite de l’armée belge ainsi politiquement « formées » quand elles sont envoyées en manœuvres ou en intervention dans des pays peuplés d’Arkbares ou de Musolistes, comme par exemple en Afghanistan. Il vaut mieux qu’ils restent confinés dans les bases militaires sur place à faire blinquer le matériel plutôt que d’entrer en contact avec la population avec de telles joyeusetés en tête.

Contre l’ « ennemi intérieur »

Mais il n’y a pas que l’aspect « extérieur » de ce scénario qui joue ici. L’aspect « intérieur » pèse beaucoup plus lourd. Ce que doit combattre l’armée dans ce scénario, ce n’est pas une invasion de l’extérieur (ce qui est pourtant censé être la tâche prioritaire d’une armée nationale) puisque cette invasion d’Arkbares a déjà eu lieu entre 2003 et 2008 : c’est une « insurrection » (le mot est dans le scénario) de ces Arkbares, installés chez nous et fanatisés par leurs prêcheurs, qui est organisée dans nos Ardennes. Ce scénario, c’est donc celui de la préparation d’une intervention de l’armée belge dans une guerre civile entre « vrais belges » et « immigrés musulmans ».

On peut dès lors imaginer quel serait l’état d’esprit de ces mêmes militaires s’ils étaient impliqués dans des opérations de maintien de l‘ordre en Belgique. Ce n’est certes pas fréquent mais ce n’est pas non plus une vue de l’esprit : l’armée a été déployée dans le pays lors de la Grande Grève de l’hiver 60-61 quand la docilité de la police ne semblait plus garantie aux yeux des autorités ; l’armée a aussi été utilisée pour briser une grèves d’éboueurs dans les années ’80. Avec une telle vision de l’ennemi intérieur, on frissonne rien qu’à imaginer ce que donneraient des interventions de ces militaires à Droixhe ou aux Étangs Noirs.

Et enfin on serait bien étonné que les auteurs d’un scénario aussi réfléchi et détaillé aient réservé celui-ci à une centaine de Chasseurs Ardennais avant de le remiser au fond d’un tiroir. Et qu’ils ne l’aient pas fait circuler auprès de leurs amis dans divers postes de la police fédérale et communale – là où les « forces de l’ordre » sont en contact quotidien dans les « territoires conquis » et autres « ghettos contrôlés » avec des « salamistes » de tout poil.

A ne pas traiter à la légère

Le minimum à exiger aujourd’hui, c’est une solide enquête pour identifier les auteurs de ce scénario dégoûtant et imposer leur renvoi immédiat. Et, comme on peut penser qu’une partie des hauts responsables de l’armée ne mettra pas une énergie débordante pour enquêter et sanctionner, il est indispensable que les organisations syndicales présentes à l’armée – ainsi que les parlementaires des partis qui se disent attachés à la démocratie et à la lutte contre le racisme et les discriminations – mènent eux-mêmes leurs propres investigations pour faire toute la lumière sur cette affaire, repérer si d’autres cas semblables ont eu lieu et exiger des sanctions.

Car cet exercice clairement anti-musulman au sein de l’armée n’est pas un « détail » à prendre à la légère. Surtout à un moment où les derniers sondages électoraux montrent que 10% des Wallons pourraient voter pour des partis (Parti Populaire, Wallonie d’abord, La Droite,…) chez qui ce genre de scénario tient lieu de ligne politique.

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Ils n’en sont pas à leur première bévue… Rappelez-vous que l’année passé un camarade avait surpris lors d’une ballade à vélo, nos chers Chasseurs ardennais – encore eux – en train de s’entrainer à la répression d’un mouvement d’insurrection civile dans nos villages… Il y avait d’un côté des militaires faisant des barrages filtrants et de l’autre, des « civils » arrêtés… Les premiers braquant leurs FNC sur la nuque des seconds, qui eux se retrouvaient à genoux et les mains derrière la tête! Ceci est appuyé par le fait que lors des « journées portes ouvertes de Bourg-Léopold de 2012, des exercices de « maintien de l’ordre » furent mis au programme, comme on peut le voir ci-dessous… Dans les « démonstrations » on trouvait également: L’utilisation des armes non-létales (Non Lethal Weapons). Et ça, ce n’est que la partie visible de la grande muette, on n’ose imaginer ce qui se fait dans le secret de certaines casernes!

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Lire aussi : Nos gouvernements se préparent à nous combattre..!

Idem en France…  Centrafrique: un insigne nazi surpris au bras d’un soldat français sur une photo officielle de l’armée

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Petit rappel de la fiabilité morale de nos paras…

Les troupes belges en Somalie  –  Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la sécurité

Somalia – Good intentions turned to shame  –  economist.com

paras belges racistes en Somalie

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Edit de février 2015 : Et maintenant ce sont ces mêmes bidasses, chasseurs ardennais, para and co. que l’ont retrouve dans les rues pour notre… protection..!?!

Sources : Avanti - Marre des Arkbares et des salamistes? Rejoignez l’armée belge! - 28 nov
Sudpresse - Un exercice antimusulman à l'armée belge! - 27 nov

En taule les squateurs! Au pilori les pauvres!

Publié: 4 décembre 2013 par Page de suie dans Articles
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Cachez-moi cette misère que je ne saurais voir..!

Décidément, cette Belgique pue!

J’ai souvent l’impression d’assister à une guerre en lisant les médias… Une véritable guerre sociale, comme dans les romans d’anticipation. Où une classe de nantis fait tout ce qu’elle peut pour détruire, brimer, contenir, repousser, ostraciser ces « moins-que-rien », ces « pauvres » qui polluent LEUR vision de l’espace de vie. Le but? L’annihilation de la pauvreté..? NON! L’annihilation des pauvres! Leur disparition du territoire urbain. A quand les bidonvilles militaro-ghettoïsés à la périphérie des grandes villes?

Pilori_Murol-me

Déjà en juin des députés de l’ Open VLD tentaient de criminaliser le squattage, et voila maintenant la « socialiste » flamande Karin Temmerman qui en remet une couche bien épaisse avec une nouvelle proposition de loi, suant bien sa haine de tout ce qui est alternatif, de ces parasites incontrôlables qui osent toucher à la PROPRIÉTÉ, la sacro-sainte propriété, pilier central de son monde, de sa classe! En voici un extrait:

Concrètement, la présente proposition de loi prévoit l’insertion d’un nouvel article 439/1 dans le Code pénal. Lorsqu’une personne ne possédant ni droit ni titre s’introduit ou séjourne dans une maison, un appartement, une chambre ou un logement utilisé légitimement, ou leurs dépendances, ou l’occupe ou l’utilise, on pourra intervenir sur le plan pénal. De plus, le fait de continuer à séjourner illicitement dans ces lieux après que l’ayant droit a demandé de quitter immédiatement l’immeuble est également érigé en infraction. »

« Art. 439/1. Sera puni d’un emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de vingt-six euros à trois cents euros ou d’une de ces peines seulement, celui qui, soit sans autorisation de l’autorité, soit sans autorisation de l’ayant droit et hors les cas où la loi permet d’entrer dans le domicile, se sera introduit dans une maison, un appartement, une chambre ou un logement, ou leurs dépendances, dont autrui à l’usage légitime, l’occupera, l’utilisera ou y séjournera de quelque façon que ce soit, sans droit ni titre.

Sera puni d’un emprisonnement d’un mois à cinq ans et d’une amende de vingt-six euros à mille euros ou d’une de ces peines seulement, celui qui aura commis l’infraction visée à l’alinéa 1er et ne quittera pas immédiatement les lieux à la première demande de l’autorité compétente ou de l’ayant droit. »

On assiste clairement à une surenchère là… Mathias De Clercq et Herman De Croo (Open VLD) proposaient de quinze jours à deux ans et une amende de vingt-six euros à trois cents euros, et maintenant la sp.a Karin Temmerman met la barre à « un mois à cinq ans » et à une amende de « vingt-six euros à mille euros »… le prochain proposera quoi? Le pal et la fosse publique, après quinze jours de pilori au parvis de St Gilles?

L’Espagne a augmenté le budget de la police de 1.900%

L’Espagne, pourtant bien embourbée dans ces mesures d’austérité, n’hésite pas à armer sa police anti-émeute jusqu’aux dents avec du matériel dernier cri prévoyant de toute évidence des révoltes encore plus nombreuses et violentes dans les mois/années à venir.

Ainsi, menacés par le tourniquet de l’émeute qui surprend partout le camp du capitalisme mondialisé, les gouvernements européens se préparent discrètement à « recadrer démocratiquement » leurs peuple en cas de débordements trop importants.

antidisturbios

Si il est de notoriété publique que la France s’équipe de nouvelles armes anti-émeutes autrement plus violentes que de simples bombes lacrymogènes, on ignore par contre que l’Espagne, le pays des indignés, « chantre de la non-violence », est en train d’augmenter son budget lié à l’achat de « matériel et équipement spécifiques anti-émeute, de protection et de défense » de près de 1.900% entre 2012 & 2013.

Le budget espagnol anti-émeute passe de 173.000€ en 2012 à …
3,26 millions en 2013..!

Pour 2016, le projet d’investissement va dépasser les … dix millions €!!! Il vise à moderniser les matériels des unités anti-émeute. Plus de gilets pare-balles – c’est vrai que ces indignés devraient cesser d’abattre à vue les mossos… – , de gaz lacrymo de dernières générations, de matraques, de boucliers et de balles en caoutchouc.

Mais… le budget prévoit également d’y intégrer des armes de guerre. Plus précisément, on parle de fusils laser – causant la cécité « temporaire » ou permanente selon l’usage – , des canons sonores – testés lors de manifs aux USA, et générant des étourdissements et des nausées aux manifestants – et des armes à micro-ondes – qui provoquent des brûlures et des douleurs insoutenables.

armes-laser-PHASR_Rifle

Émet un faisceau laser pour aveugler « temporairement » et désorienter les manifestants.

On y retrouve aussi de armes semblant sortir d’un film de science-fiction, comme ces armes électromagnétiques et ces lanceurs de mousse immobilisante. (arrivé à ce stade, il est indispensable de préciser que ceci n’est pas de la divagation d’activiste en manque de copie… mais hélas, une bien triste réalité, avec sources en bas de page)

Avec ce genre de mesures, les pré-fascisants qui gouvernent l’Espagne, prétendent lutter contre la vague croissante de protestations qui a secoué la péninsule ces dernières années, oubliant qu’ils violent les lois régissant l’utilisation de ces armes, depuis la convention contre la torture, jusqu’aux conventions internationales sur les armes chimiques. (la banalisation de l’utilisation des armes chimiques anti-émeutes c’est généralisée en Europe)

Le Centre d’études sur la paix, qui traite des questions liées au désarmement et à la paix, a averti que l’on assistait à une « militarisation des polices » au regard de ses procédures d’exploitation et du type d’armements utilisés.

Le gouvernement espagnol, comme les autres gouvernements européens, sentant venir les risques insurrectionnels légitimes des peuples éperdus de l’oppression de l’Union Européenne et de ses suppôts nationaux, accroît considérablement son budget anti-émeute pour mater sa population..! »

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Sources:
"La revue de l'arsenal" - organe de défense des forces armées, septembre 2013, page 10
actualidad.rt.com - España aumenta el presupuesto de la Policía para combatir las protestas 2013, 16 juillet 2013

 

PS: la « revue de l’arsenal » est une publication d’extrême droite de l’armée française, donc pas moyen d’accuser ces fumiers d’exagérer..!

Techniques de la répression:

France-Nouveau camion-pompe blindé

Encore un prototype d’arme « non-létale » électromagnétique

Fusils-lasers anti-émeutes

Boucliers « combo » – taser, riot-gun et gaz

Boucliers à ondes à basse fréquence

Une nouvelle arme anti-émeute : le  FN 303 + autre source

Les armes non létales: une réponse à l’insécurité?

Bientôt des lasers pour remplacer les tasers ?

Les policiers bientôt équipés de fusils laser

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A lire aussi:

Espagne… un avant-goût de ce qui nous attend?